Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
http://www.baillement.com

 

 

 

 

 

 

mise à jour du
7 décembre 2009
 
 
Louis Hallion
1862-1940
 
 O. Walusinski
 
Les internes de JM. Charcot
 
 Les biographies de neurologues
 
La lettre d'information du site 
 
L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
 
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier  
 
logo
Pendant « des démoniaques dans l'art » paru en 1887, Richer et Charcot publient « Les difformes et les malades dans l'art » en 1889. L'année suivante, Bourneville achève la publication des « œuvres complètes » de Charcot, en neufs volumes. En 1891, Charcot visite la Russie, accompagné de sa fille et de son fils. Sa santé s'altère. Il souffre de lombalgies chroniques et manifeste plusieurs crises d'angine de poitrine (1,3).
 
louis hallion
Louis Hallion, interne en 1892
 © Extrait de l'Album de l'internat de La Salpêtrière conservé à la Bibliothèque Charcot à l'hôpital de la Salpêtrière
(Université Pierre et Marie Curie, Paris)  
 
Cette année-là, Jean-Baptiste Charcot (1867-1936) est interne chez son père en compagnie de Louis Hallion (1862-1940). Reçu interne en 1888, Hallion soutient sa thèse en 1892 : « Des déviations vertébrales névropathiques ». Ce travail inspiré et présidé par Charcot est tout à fait original et peut être apprécié comme la description princeps des scolioses et cyphoses vertébrales révélant une pathologie neurologique sous-jacente que Hallion décrit à partir d'observations cliniques : syringomyélie, paralysie infantile spinale, maladie de Friedreich, tabes et paralysie générale, sclérose en plaques, sciatique, hémiplégie (68).
 
Mais, sa véritable passion sera toujours la biologie. Dès 1893, il est chef de travaux du laboratoire de physiologie pathologique des Hautes Etudes et du laboratoire chirurgical de l'Hôtel Dieu de Paris en 1897. Il sera le collaborateur de Camille Delezenne (1868-1932) avec qui il montre l'effet de l'acide de l'estomac dans la stimulation de la sécrétion exocrine du pancréas par « la sécrétine » récemment découverte par Ernest Starling (1866-1927). Il s'intéressera aux réflexes vasomoteurs bulbo-médullaires dans les maladies nerveuses (1895) développant un des premiers appareils de pléthysmographie encore en service pendant la première guerre mondiale afin de sélectionner les pilotes d'avion de chasse (69).
 hallion
 
Le chirurgien thoracique Théodore Tuffier (1857-1929) se penchera sur ses recherches de l'insufflation thoracique qu'il développe en 1896, permettant une chirurgie à poumon collabé. C'est à la suite qu'Eugène Doyen (1859-1916) traitera les tuberculeux par pneumothorax artificiel (70). Hallion est un précurseur de la réanimation par ses recherches sur diverses solutions chlorées sodiques initiant la physiopathologie de l'oedème d'une part, et des premiers sérums artificiels pour lesquels il imagina « un appareil à injection de sérum artificiel » d'autre part. Il proposa le premier, avec Tuffier en 1901, la rachianesthésie par cocaïne, injectée par voie épidurale sacro-coccygienne, et son utilisation dans les sciatiques rebelles. Jean-Marie Athanase Sicard (1872-1929) et Fernand Cathelin (1873-1945) diffuseront cette méthode thérapeutique en s'en disputant la paternité qui ne leur revient pas (71).
 
Hallion rédigera le chapitre « anesthésie » de la deuxième édition du Traité de Médecine de Charcot-Bouchard-Brissaud en 1905, ainsi que les chapitres « Maladie de Thomsen » et « les pathologies des nerfs moteurs ». Son livre « Pratique de l'opothérapie » sera un succès et connaîtra plusieurs éditions. Dès 1906, il montrera la spécificité des anticorps, à l'aube de l'immunologie. De 1897 à 1899 il avait été directeur du journal « L'Intermédiaire des Biologistes ».
 
Les dernières années de sa vie furent rendues pénible par une cécité invalidante et par la perte accidentelle de son gendre, René Gayet (1892-1939), professeur de physiologie à la faculté de médecine et son successeur à l'École des Hautes Etudes (69).
louis hallion
 
68. Hallion L. Des déviations vertébrales névropathiques. Paris. Louis Battaille. 1892.
 
69. Binet L. Louis Hallion (1862-1940). La Presse Médicale. 1940;56-57:630,631.
 
70. Gerault Lienart E. Theodore Tuffier : un chirurgien civil dans la guerre. Thèse Caen. 1996.
 
71. Cousin MT. L'anesthésie réanimation en France des origines à 1965. Paris. L'Harmatan. 2005.
 
louis hallion