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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 

mise à jour du
12 août 2004 
1829 - 2nd ed
Ed
Edinburgh, Waugh & Innes
476 p
Pathological and practical researches on diseases of the Brain and spinal cord
John Abercrombie (1780-1844)
 
Yawning and apoplexy
The Medical Times and Gazette 1863

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Des maladies de l'encéphale et de la moelle épinière
par Jean Abercrombie
Ouvrage traduit de l'anglais et augmenté de notes très nombreuses, par A.N. Gendrin.
1835 - 2. éd - 640 p ; 22 cm
Editeur : Paris, Germer-Baillière
  
Note et observation de Augustin Nicolas Gendrin
(né le 6/12/1796 à Paris; décédé en 1890)
 
OBS CXXI bis pages: 372-374
 
Gauthier, âgé de cinquante neuf ans , serrurier à Paris, fut pris, le 8 mars 1831, en travaillant, d'un éblouissement subit sans perte de connaissance. Cet éblouissement ne dura que quelques instants, et laissa les membres du côté droit privés de la faculté d'obéir à la volonté, sans que, du reste, cet homme éprouvât aucune douleur, soit à la tête, soit dans toute autre partie du corps. La sensibilité persistait dans les membres paralysés. Le lendemain, les membres droits n'étaient plus complètement privés de mouvement, ils étaient seulement faibles. Le malade put se lever, et se disposer à retourner à son travail. A peine était-il descendu dans la rue, qu'un nouvel éblouissement le fit tomber sur le côté droit; la hanche et la tempe droites portèrent sur le pavé, mais il n'eut point de contusion sensible, et tout le reste du jour, il ne se manifesta aucune douleur, seulement les membres droits étaient devenus plus faibles que le matin, au moment où cet homme se leva. Le 9, il fut amené à l'Hôtel-Dieu; il n'accusait aucune douleur, il avait conservé son appétit; il jouissait de ses facultés intellectuelles, la parole était libre, la langue était droite, les lèvres étaient déviées à gauche, la jambe exécutait des mouvements faibles, mais le bras était immobile sans être roide. La sensiblité des parties paralysées était conservée; le pouls était dans l'état naturel , et toutes les fonctions de nutrition s'exécutaient bien. On eut recours à des saignées locales et générales, à des purgatifs administrés par la bouche et en lavement. Il n'y eut aucun changement jusqu'au 13 avril, que le bras puisse exécuter quelques mouvements; les doigts pouvaient agir séparément excepté le petit doigt. On remarqua que, chaque fois que cet homme bâillait, son bras exécutait un mouvement subit et involontaire d'abduction. Le 20 avril, un léger mouvement d'élévation du bras était devenu possible; le malade ressentait dans le membre un fourmillement qu'il comparait à celui qui résulte d'un coup reçu sur le coude. À la fin d'avril, une vive douleur se faisait sentir dans l'articulation scapulo-humérale; on la combattit inutilement par des vésicatoires volants et des saignées locales.
 
Le 14 mai 1831, lorsque nous primes le service de la salle Saint-Landry, au n°15 de laquelle cet homme était couché, nous le trouvâmes avec une paralysie de mouvement du bras droit qui était serré contre le thorax, et dans un état de demi-flexion. Le malade éprouvait de vives douleurs dans ce membre, depuis l'épaule jusqu'au bout des doigts; il pouvait cependant remuer les doigts, mais dans des limtes peu étendues. Les mouvements qu'on cherchait à imprimer au membre étaient très douloureux. La sensibilité du membre était très faible. La jambe droite était dans un état de demi-paralysie qui ne permettait que des mouvements de totalité; elle conservait toute sa sensibilité; la bouche était légèrement déviée à gauche, la langue était droite, le pouls était mou, sans fréquence. Le malade se plaignait, pour la première fois depuis l'invasion de la maladie, de céphalalgie. Des sangsues furent appliquées derrière les oreilles, et retirées sans aucun avantage. Un séton fut établi à la nuque. Malgré tous ces moyens, et des applications réitérées de sangsues et l'emploi de dérivatifs du tube digestif, la maladie resta stationnaire. Le malade commença à maigrir. Nous eûmes recours, sans aucun avantage, à différentes méthodes de traitement, aux frictions mercurielles, à l'administation de la strichnine, etc. Au mois d'août, un érysipèle de la face et du cuir chevelu des plus graves se manisfesta, et parcourut à deux fois toute la surface du corps; il devint phlegmoneux à la jambe gauche; un vaste foyer se forma dans l'épaisseur de ce membre et fut évacué. Ce foyer s'oblitéra, mais le malade allait en s'affaiblissant; le bras paralysé restait dans l'état de contracture, la tête était toujours le siège d'une vive douleur qui avait son siège au synciput at aux tempes; une escharre se manisfesta au sacrum, et le malade épuisé succomba par les progrès de l'affaiblissement, le 13 octobre 1831, sans avoir éprouvé aucune amélioration de sa paralysie.
 
Ouverture du cadavre.
Maigreur générale du corps. Les os du crâne semblent plus épais et plus fragiles que dans l'état ordinaire chez les sujets de cet âge. Les artères cérébrales sont examinées, et on ne retrouve qu'une plaque cartilagineuse d'une ligne de diamètre dans les parois, d'ailleurs saines, de l'artère cérébrale postérieure. Dans le pédoncule antérieur du cerveau, des deux côtés, la substance grise offrait une coloration plus foncée que d'ordinaire, mais sans aucune altération de texture. Le cerveau était généralement peu dense, sans être, à proprement parler, ramolli. Les lamelles inférieures droites du cervelet étaient molles, surtout dans le tissu gris; elles s'isolaient plus aisément que dans l'état sain par la percussion d'un filet d'eau, mais leur tissu n'était nullement altéré dans son aspect; la même altération s'observait du côté gauche dans les mêmes parties, mais à un moindre degré. Les membranes cérébrales, les ventricules cérébraux et le tissu cérébral dans toute son étendue, n'offraient aucune lésion quelconque; les recherches ont été poussées aussi loin que possible, il n'y avait aussi pas de trace de lésion morbide dans la canal rachidien, et dans la moelle épinière et ses membranes. Le plexus brachial et les nerfs brachiaux droits étaient tout à fait dans l'état sain. Le coeur était ramolli et dépourvu de couche adipeuse; il ne contenait que peu de sang, faiblement coagulé; les poumons étaients sains, légèrement décolorés, et plus mous dans toutes ses parties que dans l'état physiologique; la bile contenue dans la vésicule du fiel était noirâtre; le tube digestif était sain dans toutes ses parties; ses membranes étaient généralement minces.
 
Le ramollissement du cervelet a été la lésion la plus évidente sur le cadavre de ce paralytique; elle ne pourrait rendre compte de la paralysie; comment d'ailleurs expliquerait-on ce symptôme limité à un côté par une lésion qui a porté également sur les deux également ? Il nous paraît cependant probable qu'il a existé dans l'origine chez cet homme, une cause matérielle cérébrale de l'hémiplégie; mais cette cause aura disparu, et son effet aura persisté.
 
 abercrombie
abercrombie
JOHN ABERCROMBIE (1780-1844)
http://www.whonamedit.com
John Abercrombie was born on October 10, 1780 in Aberdeen. He attended Aberdeen Grammar school and Marischal College, and later the University of Edinburgh, from which he received his medical degree in 1803. His first publications were a series of papers on pathology, which appeared in the Edinburgh Medical and Surgical Journal between 1816 and 1824. These formed the basis for his two influential books on pathology, published in 1828. Abercrombie turned to philosophy, hoping that his study of nervous disorders might illuminate the nature of mental phenomena. His two philosophical works Ð Inquiries concerning the intellectual powers and the investigation of truth (1830) and The philosophy of the moral feelings (1833) Ð draw from his medical cases. Perhaps because of their engaging illustrations, both became popular as textbooks, particularly in the United States. In his later years Abercrombie wrote a variety of inspirational tracts that were widely published. He died of an unusual heart problem on November 14, 1844 in Edinburgh. A paper on the autopsy results was published shortly after.
 
Cynancke laryngea. 1806.De fatuitate alpina. Doctoral thesis, 56 pages. Edinburgi, Adamus Neill et socii, 1803.
Cynancke laryngea. Edinburgh Medical and Surgical Journal, 1806.
Researches on the pathology of the intestinal canal. 1820.
Pathological and practical researches on the diseases of the brain and spinal cord. Edinburgh, Waugh and Innes, 1828. Philadelphia, Carey & Lea, 1831. First textbook of neuropathology. Originally published in a series of articles in the Edinburgh Medical and Surgical Journal, 1818-1819, and first collected into book form in the German translation, with appendix by Christian Friedrich Nasse (1788-1851); Bonn, E. Weber, 1821.
Pathological and practical researches on disease of the stomach, the intestinal canal, the liver, and other viscera of the abdomen. 396 pages. Edinburgh, Waugh & Innes, 1827 (43: 1828); 3rd edition, 1834.
German translation, with appendixes, by Christian Friedrich Nasse, et al.
3rd Americam edition, from 2nd London edition, 322 pages. Philadelphia, Carey, Lea & Blanchard, 1838.
French translation by Augustin-Nicolas Gendrin (1796-1890): Recherches pathologiques et pratiques sur les maladies de l'encéphale et de la moelle épinière. Deuxième édition. Traduites de l'Anglais et augmentées de notes tres nombreuses par A. N. Gendrin. Paris, 1832. IV + 652 pages.
Diseases of the abdominal viscera. 2nd ed. 1830.
On the intellectual powers and the investigation of truth. London 1830.
Suggestions submited to the medical practitioners of Edinburgh on the character and treatment of the malignant cholera. 2nd edition. 16 pages. 12º. Edinburgh, Waugh & Innes, 1832.
Philosophy of the moral feeling. 1833.
Culture and discipline of the mind. 1835. Inaugural address as rector of the Marichal College and the University of Aberdeen.
Le diagnostic des maladies nerveuses Sir J. Purves-Stewart 1939
 
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