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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 
 
 

mise à jour du
30 décembre 2007
Asselin & Houzeau
Du sommeil non naturel
ses diverses formes
Thèse présentée au concours pour l'agrégation
Henri Barth
1886

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henri barth
 
Introduction
 
Pendant près d'un tiers de sa vie, l'homme est plongé dans un état que les Anciens ont appelé "l'Image de la mort", mais qui ne lui ressemble pas plus qu'une rivière aux eaux calmes ne ressemble à la nappe immobile d'un étang: cet état est le sommeil, problème biologique dont l'étude occupera longtemps encore les physiologistes et les philosophes.
 
Né de la fatigue des organes, le sommeil est le réparateur par excellence et la vie ne saurait résister à la privation de sommeil plus qu'à la privation d'aliments. Chaque jour, à une heure marquée par l'habitude, mais qui peut être modifiée par une foule de causes accidentelles, le besoin de sommeil, sensation interne vague comme celle de la faim et de la soif, se manifeste chez l'homme bien portant: une sensation de poids sur les paupières supérieures, un spasme des muscles sous-hyoïdiens conduisant au bâillement, une lourdeur de la tête et des membres, un osbcurcissement progressif de l'intelligence, un engourdissement de la sensibilité générale et des sens spéciaux, une paresse croissante des muscles volontaires, sont les premiers symptômes de l'approche du sommeil.
 
Si l'homme, par un effort de sa volonté réagit contre la torpeur qui l'envahit, s'il secoue ses membres et rassemble ses facultés, le besoin de dormir peut céder pour une temps plus ou moins long, mais tôt ou tard il reparait plus impérieux. L'attention alors de distrait, la pensée se ralentit, les yeux se ferment, le sens peu à peu se paralysent et cessent d'être accessibles aux excitations extérieures, les muscles entrent en résolution et le corps abandonné aux lois de la pesanteur, cherche la position horizontale. Quand il l'a trouvée, une détente générale se fait dans l'organisme, annonçant le commencement du repos; la respiration se ralentit, devient régulière et profonde, le coeur diminue l'énergie et le nombre de ses battements, la température générale du corps s'abaisse: le sommeil est complet; si une excitation anormale ne vient pas l'interrompre il durera jusqu'au moment où les organes, réparés dans leur substance et dans leur excitabilité, rentreront d'eux-mêmes dans l'état actif.
 
p 165
Chloral
 
Les effets du chloral diffèrent de ceux de l'opium. Mais ici encore, il y a de grandes variétés selon les doses et l'idiosyncrasie.
 
Dans quelques cas, le sommeil arrive si soudainement que la malade est surpris pendant qu'il est debout; d'autres fois, il survient graduellement et peut être précédé d'une légère ivresse offrant le caratère gai et folâtre (Mauriac, Gubler); puis surviennent des bâillements, du clignotement des paupières, et tout à coup, le patient est endormi. On observe alors tout l'ensemble des phénomènes qui accompagnet le sommeil normal avec cette différence que la sensibilité n'est pas aussi complètement abolie; les attouchements produisent des mouvements réflexes peut-être plus énergiques que dans l'état de veille (Gubler); le pouls et la respiration sont ralentis, les vaisseaux périphériques sont dilatés (Arloing); les pupilles sont rétrécies, les globes oculaires convulsés en dedns; les muscles sont relâchés, mais leur excitabilité réflexe parait plus intense qu'à l'état de veille (Gubler).
 
Si la dose d echloral ingéré a été plus fore (6 à 12 grammes), le sommeil se transforme en stupeur comateuse; le visage devient pâle, livide même, les pupilles se dilatent, l'anesthésie cutanée devient complète et envahit la cornée.