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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 
 
 

mise à jour du
13 mai 2007 
pp. 212-223
 
avec l'aide de
Anna Fitzgerald
A Mechanical Solution
of the Propagation of Yawning
 Francis Fawkes
1756
in Original Poems and Translations
London, 1761

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Mutua oscitationum propagatio solvi potest mechanicè
(A Mechanical Solution of the Propagation of Yawning)
by Christopher Smart, M.A.
 
Une solution mécanique à la propagation du bâillement
A partir d'une traduction anglaise d'un poème écrit en latin par Christopher Smart, M.A.
 
When Pallas issued from the brain of Jove,
Momus, the Mimic of the Gods above,
In his mock mood impertinently spoke,
About the birth, some low, ridiculous joke:
Jove, sternly frowning, glow'd with vengeful ire,
And thus indignant said th'Almighty Sire;
"Loquacious slave, that laugh'st without a cause,
"Thou shalt conceive, and bring forth at thy jaws."
He spoke --- stretch'd in the hall the Mimic lies,
Supinely dull, thick vapours dim his eyes:
And as his jaws a horrid chasm disclose,
The Gallic trumpet sounded from his nose;
Harth was the strain, and horrible to hear,
Like German jargon grating on the ear.
 
At length was Polychasmia brought to light,
Like her strange sire, and grandmother Old Night.
Her eyes to open oft in vain she try'd,
Lock'd were the lids, her mouth distended wide.
Her?? when Prometheus happen'd to survey
(Rival of Jove, that made mankind of clay)
He dared to emulate the wondrous frame,
Nor sought assistance from celestial flame:
To three Lathaean cups he learned to mix
Deep sighs of virgins, with three blasts from Styx,
The bray of asses, with the grunt of boar,
The sleep-preceeding groan, and hideous snore.
Thus took the Goddess her mirac'lous birth,
Helpful to all the muzzy sons of earth.
 
Behold! The motley multitude from far
Haste to the town, and crowd the clam'rous bar.
The prest bench groans with many a squire and knight,
Who weigh out justice, and distribute right:
Severe they seem, and formidably big,
With awful aspect and tremendous wig.
The pale delinquent pays averse his fine,
And the fat landlord trembles for his sign.
Poor, pilfering villains skulk aloof dismay'd,
And conscious terrors seize the pregnant maid.
Soon Polychasmia, who was always near,
Full fraught with morning cups of humming beer,
Steals to his worship's brain; thence quickly ran
Prodigious yawning, catch'd from man to man:
Silent they nod, and with laborious strain
Stretch out their arms, then listless yawn again:
For all the flowers of rhetoric they can boast,
Amidst their wrangings, is to gape the most:
Ambiguous quircks, and friendly wrath they vent,
And sire and take the leaden argument.
 
Ye too, Fanaticks, never shall escape
The faithful muse; for who so widely gape?
Mounted on high, with ferocious care perplext,
The miserable preacher takes his text;
Then into parts minute, with wondrous pains,
Divides, connects, disjoints, obscures, explains:
While from his lips lean periods lingering creep,
And not one meaning interrupts their sleep,
The drowsy hearers stretch their weary jaws,
Add groan to groan, and yawn a loud applause.
 
The quacks of Physic next provoke my ire,
Who falsely boast Hippocrates their sire:
Goddess! Thy sons I ken--- verbose and loud,
They feed with windy puffs the gaping crowd.
With look important, critical, and vain,
Each to his nose applies the gilded cane;
Each as he nods, and ponders o'er the cafe,
Gravely collects himself into his face,
Explains his medicines --- which the rustic buys,
Drinks the dire draught, and of the doctor dies;
No pills, no potions can to live restore;
ABRACADABRA, necromantic power!
Can charm, and conjure up from death no more
 
 
The Sophs, great Goddess, are thy darling care,
Who hunt out questions intricately rare;
Explore what secret spring, what hidden cause,
Distends with hideous chasm th'unwilling jaws,
How watery particles with wonderous power
Burst into sound, like thunder with a shower:
How subtile matter, exquisitely thin,
Pervades the curious network of the skin,
Affects th'accordant nerves --- all eyes are drown'd
In drowsy vapours, and the yawn goes around.
When?? Phoebus thus his flying fingers flings
Across the chords, and sweeps the quivering strings;
If e'er a lyre at unison remain,
Trembling it swells, and emulates the strain:
Thus Memnon's harp, in ancient times renown'd,
Express'd, untouch'd, sweet-modulated found.
 
But oh! Ungrateful! To thy own true bard,
Is this, O Goddess! this my just reward?
Thy drowsy dews upon my head distil,
Just at the entrance of th' Aonian hill;
Listless I yawn, unactive, and supine,
And at vast distance view the sacred Nine:
Wishful I view Castalia's streams, accurst,
Like Tantalus, with unextinguish'd thirst:
The waters fly my lips, my claim disown ---
Pope drinks them deeply, they are all his own.
Thus the lank Sitar views, with gaze aghast,
The happy Tutor at his noon's repast;
In vain his teeth he grinds --- oft checks a sigh,
And darts a silent censure from his eye:
Now he prepares, officious, to convey
The lessening relicks of the meal away---
In vain --- no morsel 'scapes the greedy jaw,
All, all is gorg'd in magistorial maw;
Till at the last observant of his word,
The lamentable waiter clears the board,
And inly-murmuring miserably groans,
To see empty dish, and hear the rattling bones.
Lorsque Pallas Athéna naît en jaillissant du crâne de Jupiter [Jove/Zeus], Momos [divinité mineure de la Moquerie] tourne la situation en dérision. Pour le punir, Jupiter lui impose de donner la vie à son tour, mais à partir de sa bouche. Momos se retrouve donc allongé par terre, le regard troublé par d'épaisses vapeurs. Sa bouche s'ouvre, révélant un effroyable gouffre [« chasm »], et son nez produit le son d'une « trompette gauloise », un bruit horrible et grinçant, que l'auteur compare à la langue allemande.
 
 
 
 
 
Ce processus donne naissance à Polychasmia , qui par son père Momos serait la petite fille de Nyx, la déesse de la nuit. Ses paupières sont comme fermées à clé malgré ses efforts pour ouvrir les yeux, mais sa bouche, par contre, est grande ouverte. Ensuite l'auteur fait référence à Prométhée, le rival de Jupiter, celui qui aurait créé les hommes à partir d'une motte d'argile. Quelques mots semblent manquer dans le poème, mais on peut penser que Prométhée a également façonné Polychasmia en mélangeant des soupirs de vierge avec trois jets du fleuve Styx, ainsi que le cri des ânes et le reniflement du sanglier, pour produire le grognement qui précède le sommeil et le hideux ronflement. La naissance de cette déesse du bâillement est décrite comme étant utile aux esprits confus de la terre.
 
Dans la troisième partie, l'auteur décrit une audience devant des juges sévères et impressionnants avec leurs perruques. Tous tremblent devant eux &endash; le délinquant, le propriétaire, le vaurien et la jeune fille enceinte. Polychasmia, toujours prête à intervenir, surtout auprès de ces juges imbibés de bière, ne tarde pas à se manifester, s'infiltrant dans leurs cerveaux et faisant « courir » d'homme à homme un prodigieux bâillement. En silence les juges dodelinent de la tête et s'étirent les bras laborieusement, puis bâillent de nouveau. Entre dispute et déclaration, ils «engendrent» des bâillements et les transmettent entre eux, comme des «arguments en plomb»
 
 
 
 
 
 
 
La quatrième partie parle des « Fanaticks » ou prêcheurs. Pendant qu'un prédicateur dissèque, relie, embrouille, explique son texte, ceux qui l'écoutent s'étirent la mâchoire. Leurs bâillements bruyants constituent une sorte d'applaudissement.
 
 
 
 
 
 
 
Dans la cinquième partie, on se rend compte que l'auteur est en train de dresser une liste de tous ceux qu'il n'aime pas, à laquelle viennent s'ajouter les charlatans avec leurs remèdes miracles. Ces « quacks » ne sont pas les fils de Hippocrate comme ils le prétendent, mais plutôt ceux de Polychasmia : ils « nourrissent » la foule, bouche bée, avec leur discours « venteux ». Et lorsqu'un pauvre paysan achète une potion, il en meurt, et aucun antidote magique ne peut le faire revenir.
 
 
 
 
Ensuite l'auteur parle des philosophes, qui sont toujours, sous la protection de la déesse, à la recherche de questions complexes et rares. Par exemple, quelle est la cause secrète, décrite comme « la source cachée », qui écarte la mâchoire pour produire cet horrible trou ? Comment les particules d'eau de cette source éclatent-elles soudain aux oreilles, comme un orage d'été ? Comment la peau est-elle pénétrée par cette matière subtile qui submerge les yeux dans des vapeurs de somnolence et font que le bâillement circule ? Si Phébus [Apollon] est en train de jouer de la lyre à ce moment là, le bruit du bâillement empêcherait aux autres lyres de s'y accorder : elles seraient amenées à imiter le bruit du bâillement, qui agit par une force invisible, de la même manière que la harpe de Memnon produisait de la musique sans être touchée.
 

 

 
Dans la dernière partie, le poète lui-même est touché par la déesse du bâillement, qui lui recouvre la tête de la « rosée » du sommeil au pied du Mont Hélicon [retraite des Muses]. Il bâille mollement, tout en voyant les Neuf [Muses] au loin. Il voit également les eaux de Castalie , tout en souffrant d'une soif insatiable comme Tantale . Devant les yeux du poète assoiffé, Pope boit abondamment de ces eaux. Les dernières lignes concernent « Tutor » et « Sitar », des références qui restent obscures. Selon le contexte, il s'agirait respectivement d'un maître et de son servant. Comme le poète regarde Pope s'inspirant pleinement des eaux des Muses, le servant regarde manger le maître en essayant de cacher sa faim. Le poème se termine avec le servant en train de débarrasser l'assiette vide en écoutant les cliquetis des os. Une fin qui en effet n'a rien à voir avec le bâillement, mais il est clair que le poète manque d'inspiration.
The Harps of Memnon and Aeolus: A Study in the Propagation of an Error
Robin C. Dix
Modern Philology, 1988;85(3):288-293