sommaire.... Texte expliquant l'anatomie clinique...... Comprendre le locus coeruleus et la réticulée du tronc cérébral
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regulation sommeilhoméostasie du sommeil

A quoi sert le sommeil ?

Depuis la fin des années 1950, nous savons que le sommeil humain se déroule par cycles composés de deux états, le sommeil calme à ondes lentes (ou sommeil lent) et le sommeil paradoxal au cours duquel survient le rêve. Cette organisation est partagée par tous les mammifères et les oiseaux, ce qui permet son étude chez l'animal.

L'état actuel des connaissances permet d'élaborer un schéma de fonctionnement assez simple malgré l'absence de fonction unanimement reconnue aux deux états de sommeil. L'évolution des théories rend compte de cette difficulté.

Le sommeil calme à ondes lentes et le sommeil paradoxal sont, chacun, le produit du fonctionnement de deux réseaux de neurones: un réseau exécutif, assimilable à un pacemaker, responsable des signes du sommeil, et un réseau permissif contrôlant le déclenchement du sommeil. L'éveil résulte de l'activité d'une dizaine de structures redondantes. Les systèmes permissifs font partie du réseau de l'éveil. L'endormissement est la conséquence du blocage de l'éveil par un système anti-éveil synthétisant des substances hypnagogues. Ce mode de régulation permet d'appréhender les insomnies comme des troubles de l'éveil relevant d'une approche thérapeutique renouvelée.

Est proposé actuellement un modèle (modèle de régulation du sommeil à 2 processus) selon lequel la propension au sommeil est déterminée par l'interaction combinée du processus homéostasique et du processus circadien. Le processus homéostasique du sommeil (S) augmente exponentiellement pendant l'état de veille jusqu'à ce qu'il atteigne le seuil haut du processus circadien, la rencontre des 2 processus déterminant l'endormissement. Durant le sommeil, S va décroître exponentiellement jusqu'à la rencontre du seuil du processus circadien, moment de l'éveil. Ce modèle a été testé au cours de la narcolepsie afin de déterminer l'influence possible des facteurs circadiens et homéostasiques de cette pathologie. Il est apparu que si chez le sujet narcoleptique, le processus homéostasique est fonctionnel et même peut être plus fort que chez le sujet normal, le processus circadien contrôlant l'éveil est sans doute déficitaire. La composante ultradienne est alors beaucoup plus forte que la composante circadienne, et l'alternance veilleisommeil ne se ferait plus selon une modalité circadienne mais selon une modalité ultradienne, cela expliquant une grande partie de la pathologie observée.

 

 

 

Extraits de La Revue du Praticien Tome 46 du 15 décembre 1996 N° 20

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Voir l'illustration : Schematic model of neurotransmitter circuits that are involved in the three states of vigilance.