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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 
 
 

mise à jour du
23 décembre 2007
Lyon
J.T. Reymann et Cie
p 166 -170
Du sommeil
Institutions physiologiques
Johann Friedich Blumenbach
1752-1840
1797

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L'action soutenue du sytème nerveux appelle le repos; le sentiment & le mouvement, fatigués par l'agitation du jour, ont besoin de se délasser dans le calme & le silence de la nuit: il est nécéssaire que le sommeil, l'image la plus naturelle de la mort, en réparant leurs forces, renouvelle la vie.
 
Le sommeil est une fonction périodique qui fait en quelque sorte cesser l'action de l'âme sur le corps, & celle du corps sur l'âme. Les phénomènes dont il s'accompagne seroient la plus forte preuve qu'on pourroit alléguer en faveur de l'existence d'une fluide nerveux.
 
Il s'annonce par l'affoiblissement graduel des sens externes, & par le relâchement de la plupart des muscles soumis à l'empire de la volonté, surtout des muscles longs; le sang veineux s'acccumule vers le coeur; on bâille pour soulager le mal-aise qui en résulte; enfin une espèce de délire momentané transporte du sein de la veille dans les bras du sommeil.
 
Alors toutes les fonctions animales sont suspendues, & presque toutes les autres sont ralenties; le pouls est plus lent, la chaleur animale moins forte, la transpiration insensible, plus rare, la digestion plus difficile, & les excrétions (quelques pollutions nocturnes à part) sont supprimées.
 
On aperçoit d'abord quelles sont les principales causes éloignées du sommeil, sans recourir aux narcotiques; on sent combien sont propres à l'appeler l'affoiblissement des forces animales produit par des exercices fatiguans ou de longues veilles; l'empire de la coutume que favorisent les ténèbres, le silence, le repos, &c.; l'impression douce & constante de quelques sensations extérieures, telles que le murmure d'un ruisseau, l'aspect d'une moisson agitée par le zéphir, des alimens pris depuis peu; un froid extérieur très vif, enfin tout ce qui peut détourner le sang du cerveau, comme les bains de pieds, les purgatifs, des pertes de sang abondantes, &c.
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Ces dernières causes éloignées du sommeil nous conduient à celles qui influent prochainement sur lui; car, tout bien considéré, il nous paroît être l'effet d'une diminution dans la quantité du sang qui se porte au cerveau. J'en trouve la preuve dans un phénomène très intéressant que j'ai cité plus haut, comme l'ayant moi-même observé sur un sujet vivant. Je voyois son cerveau s'affaisse toutes les fois & pendant tout le temps qu'il accordoit au sommeil,; je le voyois, au contraire, dans l'état de veille, enflé par le sang qui y affluoit. L'insomnie qui accompagne les congestions sanguines vers la tête, fournit une autre preuve à cette opinion.
 
La durée du someil est différente selon l'âge, les dispositions du corps, le tempérament, &c. On peut seulement dire en général qu'un sommeil trop prolongé est ou un signe de foiblesse qu'on remarque fréquemment dans les enfans & les vieillards, ou une grande cause d'engourdissement & de démence.
 
Quand on passe du sommeil à la veille, on éprouve à-peu-près les mêmes symptômes qui déjà avoient précédé le passage de la veille au sommeil; on bâille, on étend les membres, les sens sont encore troublés, &c.
 
Les causes du réveil sont nécessairement opposées à celles qui déterminent le sommeil; sa cause prochaine est donc le retour d'une plus grande quantité de sang au cerveau; ses causes éloignées, outre l'habitude qui est la principale, embrassent tous les stimulus propres à émouvoir nos sens, soit qu'ils agissent au dehors de nous, soit qu'ils produisent leurs effets dans l'intérieur de notre corps, tel est le besoin d'uriner qui excite la plénitude de la vessie, soit enfin qu'ils affectent le système nerveux par l'entremise de l'imagination, & alors ce sont les songes.
 
On désigne par ce mot, des jeux de l'imagination, qui reproduit des perceptions de l'âme, & s'exerce diversement sur elles. Je n'en ai jamais observé aucune apparence dans les jeunes enfans, avant qu'ils eussent atteint le troisième mois de leur âge; il est aussi des exemples d'adultes qui assurent n'avoir jamais fait aucun songe.
 
Le songes sont ordinairement des idées confuses et très désordonnées, quelquefois cependant ils semblent avoir été inspirés par la raison: en général, ils dépendent de la disposition du corps. C'est ainsi que les songes lubriques naissent souvent d'une surabondance de liqueur séminale; les songes fatiguans d'un embarras dans les voies de la digestion, &c. On cite l'exemple d'un homme auquel ses amis pouvoient suggérer les songes qu'il souhaitoient, en l'entretenant doucement, durant son sommeil, sur telle ou telle matière. Mais cet état n'est pas réellement le sommeil; il tient le milieu entre la veille & lui, & se rapproche beaucoup du noctambulisme. Lock & quelques autres ont cru que tous les songes attestoient un état mixte semblable.
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Blumenbach (1752-1840), Professor of medicine at Göttingen, a physician, physiologist, historian, bibliographer, and anthropologist, was the founder of craniology and modern scientific anthropology. He was the first to show the value of comparative anatomy in the study of anthropology.
 
Blumenbach's textbook of physiology, first published in Latin in Göttingen in 1787, which was a highly influential exposition from the point of view of multiple vital principles. "Blumenbach gave the body a threefold constitution. He saw it as comprising materials (represented by fluids), structure (represented by solids), and vital powers (permitting motor interactions between fluids and solids); these three seemed to him to be ontologically separate but causally interdependent. The fluids he grouped further as (a) chyle, (b) blood, and (c) secretions and excretions. The solids he thought of as often fibrous; otherwise parenchymatous.Three orders of vital powers, he said, are responsible respectively for (1) organic formation and increase, (2) motion, and (3) sensation. The first two sorts of powers, formative and motive, are common to plants and animals; the sensitive, exclusive with animals including men."
 
"His classification of the sub-divisions of the human race, which forms the latter part of this work, was the first to utilize facial configuration as well as skin color, and his system has survived to the present with but little modification."
Garrison-Morton and Hall, History of General Physiology, II (1969)
 
Jean-Frédéric Blumenbach, médecin et naturaliste, né à Gotha en 1752, mort à Goettingen en 1840. Avant Cuvier, il comprit que la zoologie doit avoir l'anatomie comparée pour base. Il s'occupa surtout de l'histoire des races humaines, et réunit une importante collection de crânes. En comparant tous les caractères que peut fournir la forme des têtes osseuses, Blumenbach établit cinq races humaines: la caucasique ou blanche, la mongolique ou jaune, l'éthiopique ou noire, l'américaine ou rouge, et la malaise