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Biographie de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier
 
 
 

 mise à jour du
16 octobre 2003
Tome I
A. Delahaye ed
Paris 1873
p427
Sigismond François JACCOUD
29 novembre 1830 - 26 avril 1913
Traité de pathologie interne
Biographie de S Jaccoud

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Hystérie: Symptômes
Il est extrêmement rare que la maladie débute d'emblée par l'attaque convulsive tonique ou clonique qui en est le caractère le plus frappant; la phase spasmodique est précédée d'une période souvent fort longue, durant laquelle ou n'observe qu'une altération continue dans la personnalité morale, sensible et affective. L'irritabilité du caractère, la mobilité non motivée de l'humeur et des déterminations, l'impressionnabilité exagérée à l'égard des excitations sensorielles, la vivacité des réactions qui les suivent, les manifestations intempestives et insurmontables de tristesse ou de joir, sont les traits dominants de cette première période ; il s'y joint parfois des phénomènes d'un ordre plus matériel, à savoir ses fourmillements et des crampes dans les membres, des sensations illusoires de froid ou de chaleur les extrémités ou au visage, des accès de palpitations plus ou moins fréquents, avec sentiment de plénitude thoracique ou de suffocation imminente, enfin des troubles très-variés dans les fonctions digestives. Ces symptômes, qui échappent à toute description précise, sont souvent indiqués comme les prodromes de l'hystérie; c'est une erreur qui provient de ce qu'on réduit la névrose à l'attaque de convulsions; ces phénomènes dits prodromiques sont les premiers effets de la maladie confirmée; une fois qu'ils existent, que les attaques viennent ou non, la femme n'en est pas moins transformée dans tout son être; elle sent, elle réagit, elle vit comme une hystérique. Cela est si vrai, que les malades qui n'éprouvent que les accidents précédents, sans attaques proprement dites, sont cependant exposées aux désordres de la motilité et de la sensibilité que l'on observe dans l'intervalle des attaques de la forme convulsive ; bien loin donc que l'étatt qui vient d'être décrit soit une période prodromique, il constitue à dire vrai une des formes de la maladie, c'est la forme non convuisive (vaporeuse des anciens) ; cette forme est souvent l'avant-coureur de l'autre, mais elle peut rester isolée.
 
La forme convulsive présente à la fois les symptômes de l'état hystérique, témoignage permanent de l'ataxie cérébro-spinale, et des attaques de convulsions, manifestations temporaires de l'hyperkinésie spinale. Ces attaques sont assez souvent précédées de prodromes qui les devancent de plusieurs heures ou même d'un on deux jours ; ce sont des frissons suivis de palpitations, de bâillements ou de pandiculations, une courbature ou une fatigue douloureuse, une sensation pénible d'agitation dans les jambes, des envies fréquentes d'uriner, un sentiment de constriction et de pression à l'épigastre, dans la poitrine et dans le larynx; cette constriction ascendante est comparée par la malade à une boule qui remonterait de la région xiphoïdienne vers la gorge (boule hystérique); plus rarement des éclats de rire sans motifs, une loquacité incessante, de l'agitation intellectuelle, de l'incohérence dans l'idéation, des hallucinations même, sont les phénomènes précurseurs de l'attaque ; celle-ci est dans tous les cas un acte réflexe provoqué par une excitation, appréciable ou non qui met en jeu l'excitabilité morbide de l'appareil spinal. Cette attaque présente deux variétés qui peuvent se succéder chez la même malade; dans l'une la convulsion est localisée et tonique, dans l'autre elle est générale et clonique.
 
La forme tonique est constituée par un spasme qui occupe la sphère du sympathique et des nerfs crâniens, plus particulièrement celle des nerfs vagues et des faciaux; la contraction spasmodique de l'oesophage, des bronches, de la glotte, donne aux malades la sensation de la boule ascendante, et l'angoisse d'une suffocation immédiate (strangulatio hysterica); elles sont tourmentées en même temps par une toux bruyante, métallique, des sanglots, des bâillements ou un hoquet incoercible; le spasme des muscles innervés par le facial et le nerf masticateur produit le rire sardonique, le trismus, le grincement de dents; enfin l'ischurie ou la rétention momoentanée d'urines témoigne de l'excitation des plexus hypogastriques. Lorsque l'attaque est bornée à ces spsmes toniques, elle se dissipe en général assez rapidement après vingt à trente minutes au plus, et la terminaison est souvent accompagnée d'une émission abondante de gaz et de sécrétion lacrymale, phénomène purement réflexe et totalement involontaire.........

page 442 Catalepsie :
 
Maladie paroxystique, la catalepsie est constituée par deux éléments: 1°)la suspension des opérations cérébrales ou de leurs manifestation extérieures - 2°) l'accroissement de la tonicité spontanée et réflexe (innervation de stabilité) dans les muscles de la vie animale. L'abolition de l'action cérébrale se présente sous deux formes qui impliquent des localisations organiques différentes ; dans quelques cas, l'activité du cerveau est totalement annihilée, il y a réellement perte de connaissance; sensations, perceptions, idéation et déterminations consécutives, tout fait défaut et le désordre ne peut être physiologiquement interprété que par l'inertie de la substance grise hémisphérique. Mais, dans d'autres cas, la connaissance conscience n'est point suspendue, le malade perçoit les sensations; la perception éveille en lui le travail d'idéation qui précède norrnalement la détermination volontaire.....[...]
La catalepsie est une maladie rare, elle est observée dasn certaines formes d'aliénation, notamment dans celle qui est connue sous le nom de melancolica attonita; elle accompagne l'extase, l'hysterie et quelques états nerveux complexes tels de tarentisme, le somnambulisme; elle alterne alors avec les phénomènes propres à ces affections. En tant que maladie isolée primitive, la catalepsie est exceptionnelle; ce sont les enfnats et les jeunes gens à système nerveux impressionnable qui en sont parfois atteints, et le seules causes occasionnelles connues sont les émotions morale vives (la frayeur) et la masturbation. L'influence qui a été attribuée au refroidissement et au miasme paludéen n'est pas établie.
 
Symptômes :

L'attaque de catalepsie est ordinairement subite ; lorsqu'il y a des prodromes, ils ne précèdent que de quelques heures le paroxysme, et ils consistent en phénomènes nerveux qui n'ont pas grande signification, tristesse ou irritabilité de l'humeur, douleur de tête, vertige, pandiculations, bâillements incoercibles, parfois quelques tressaillements oo secousses musculaires. Le malade frappé est pétrifié sur place, mais il ne tombe pas, il reste comme figé sur le lieu même et dans la position précise où il a été atteint ; la connaissance est abolie. Cest-à dire que la notion du moi et du monde extérieur est suspendue; ou bien cette notion persiste, le malade sent, il entend, il voit, il comprend, mais il ne peut transformer en actes les déterminations intentionnelles que ses perceptions provoquent en lui. A l'instant même où les opérations cérébrales sont anéanties, apparaît le spasme de la tonicité musculaire, qui, régulèrement équilibré entre les masses antagonistes, maintient les muscles fixes dans la situation qu'ils occupaient au moment de l'attaque. La motilité volontaire est totalement annihilée, la motilité réflexe commune (celle qui se manifeste à la suite des excitations portées sur les téguments ou les organes des sens) l'est également; en revanche l'activité réflexe est accrue dans l'innervation de stabilité (tonus) ; mais elle n'est mise en jeu que par une seule espèce d'excitation, savoir par l'élongation ou le raccourcissement que font subir aux muscles les mouvements passifs qu'on leur imprime. La résistance opposée à ces mouvements par le spasme de la tonicité varie, mais elle est en général assez faible, et sans oscillations, sans tremblement, les muscles restent fixes dans la position où on les laisse; les membres ont une flexibilité, une souplesse, qu'on a justement comparée à celle de la cire molle, de là la possibilité de leur doner des positions bizarres......

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Jaccoud à Contrexeville en 1900