resolutionmini
 
Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 
 
 

mise à jour du
18 octobre 2009
Paul Ollendorff
1885
La physionomie comparée
Traité de l'expression
Eugène Mouton
1823-1902

logo

physionomie comparée
 
Le bâillement est assez connu pourqu'il soit inutile de le décrire. Comme le rire et le sanglot, il est causé par une action du grand sympathiqque. Il est provoqué spontanément par l'ennui, par le besoin de sommeil, par la faim et précède toujours les troubles nerveux; enfin il est le symptôme de certains états maladifs.
 
Mais ce qu'il a de particulièrement remarquable, c'est d'être le plus contagieux des phénomènes nerveux, au point que peu de personnes peuvent s'empêcher de bâiller lorsqu'elles voient bâiller quelqu'un.
 
Si, dans ses manifestations comprimées ou étouffées, le bâillement ne diffère pas d'un soupir contenu, il prend des proportions physionomiques très intéressantes lorsque la bâilleur s'y livre sans résistance. La tête se renverse, les sourcils se relèvent, les lèvres s'écartent, les mâchoires s'ouvrent avec une telle amplitude que parfois elles se désarticulent : de là est venue l'expression "bâiller à se démantibuler la mâchoire". En même temps la colonne vertébrale s'infléchit en dedans, les reins se courbent, le ventre se creuse, la poitrine se soulève et s'élargit, et presque toujours le bâilleur étend les bras en écartant ses doigts. Ce mouvement général amène une expiration brusque qui achève le bâillement, et la figure reprend son attitude ordinaire.
 
Le bâillement est d'un effet amusant ou tout au moins indifférent. Cependant, lorsqu'il résulte d'un état maladif, la figure du bâilleur se revêt d'une expression d'anxiété, et les mouvements dont il est accompagné, au lieu de marquer l'aise et le soulagement de l'homme bien portant ont quelque chose de tourmenté qui ressemble à une tension douloureuse.