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                     Diagnostic du tic douloureux de la
                     pommette page
                     13-14 Quelquefois nul prodrome n'annonce
                     l'accès; d'autrefois il est
                     précédé par des sensations
                     sourdes d'un genre particulier dans le lieu
                     affecté, qui s'animent ensuite
                     insensiblement; des vibrations douloureuses,
                     qu'on peut comparer à des traits
                     électriques, se font ensuite sentir dans
                     cette partie, d'où elles s'irradient en
                     divers sens, et simulent l'impression que ferait
                     un instrument tranchant qui parcouroit la
                     même route. Ce sentiment, joint à l'agitation
                     convulsive des muscles de la face, peut
                     être regardé comme le signe
                     pathognomonique de la maladie, lorsqu'il existe
                     aucun vice extérieur, aucune
                     tuméfaction auxquels on puisse attribuer
                     ce phénomène; ou lorsque celui-ci
                     suscite après la disparition des
                     premiers, la certitude peut être
                     regardée comme acquise sur le
                     caractère de la maladie. Pendant la durée de l'attaque, les
                     sourcils sont froncés, les
                     paupières fortement rapprochées,
                     la commissure des lèvres d'un
                     côté retirée vers l'oreille,
                     comme dans le ris sardonique, la mâchoire
                     inférieure immobile; il y a quelques fois
                     chaleur et rougeur vive à la pommette; la
                     respiration est lente et comme suspendue;
                     souvent le malade s'interdit le moindre cri, le
                     plus léger mouvement dans
                     l'appréhension d'augmenter ou de
                     prolonger ses souffrances: il est, pour ainsi
                     dire, dans un état extatique. Cette scène de convulsions et de
                     douleurs se renouvelle par saccades à des
                     intervalles plus ou moins rapprochés; les
                     douleurs sont souvent atroces et
                     déchirantes; mais ce n'est
                     communément qu'après un certain
                     nombre d'accès. Lorsque le calme
                     survient, les malades se livrent à des
                     plaintes lugubres et touchantes: ils deviennent
                     souvent hypochondriaques, et sont en
                     général si profondément
                     affectés, que les plaisirs de la
                     société sont pour eux sans
                     attraits, et les soins de leurs affaires de nul
                     intérêt: ils ne goûtent pas
                     même toujours les douceurs du sommeil; les
                     attaques sont cependant plus rares la nuit que
                     le jour, le plus léger contact, une
                     conversation animée, la mastication, le
                     bâillement, etc, sont capables de les
                     faire renaître. Lorsque le tic s'est fixé sur l'oeil,
                     un état convulsif s'en empare; il devient
                     douloureux, rouge larmoyant. En terminant l'exquisse du tic douloureux,
                     il est essentiel d'observer que le
                     médecin ne doit jamais omettre
                     d'interroger le malade sur les diverses
                     affections qu'il peut avoir contractées
                     ou éprouvées
                     antérieurement. Ces renseignements lui
                     fourniront fréquemment des inductions
                     lumineuses pour le traitement.  |