Galotti A, Fausti G, Casetta G,Nolfo AP,
Maglieri V, Palagi E.
Yawning
by drills (Mandrillus
leucophaeus)
In the last decade, increasing attention has
been devoted to exploring some aspects of
yawning in non-human animals. With their chin
red mark, bony paranasal swellings, male large
brains and long canines, drills (Mandrillus
leucophaeus) offer a robust model for testing
hypotheses on the phenomenon. The authors
identified two yawn variants (covered, YCT and
uncovered teeth, YUCT) which differ in terms of
recruitment of muscular action units (AUs). They
tested the effects of several variables (sex,
dominance rank, context) on the duration of the
yawn and the probability of YCT or YUCT
occurrence. They found that males performed
longer and more YUCT than females. These
findings support the Brain Cooling Hypothesis
suggesting that those species showing large
brains tend to display larger and longer
yawns.
They also tested the State Changing
Hypothesis predicting the presence of a temporal
association of yawning and ongoing behavioral
transitions. A sequential analysis revealed that
after 30 s following a yawn, drills were
significantly more likely to change their
behavioral state. Through the observation of
yawning, conspecifics might gain knowledge of
impending state changes. Seeing other's yawns
increased the probability of a similar response
in the observers, thus suggesting the presence
of yawn contagion in drills. Although the
dataset needs to be expanded, our findings
indicate that yawning is variable in drills, it
can be associated with subjects' state changes,
and the imminent shifts can be
perceived/processed by conspecifics.
Le
bâillment des drills (Mandrillus
leucophaeus)
Au cours de la dernière
décennie, l'étude de certains
aspects du bâillement chez les animaux non
humains a fait l'objet d'une attention
croissante. Avec leur marque rouge au menton,
leurs renflements paranasaux osseux, leur gros
cerveau mâle et leurs longues canines, les
drills (Mandrillus leucophaeus) offrent un
modèle robuste pour tester des
hypothèses sur le
phénomène.
Les auteurs ont identifié deux
variantes de bâillements (dents couvertes,
YCT et dents non couvertes, YUCT) qui
diffèrent en termes de recrutement des
unités d'action musculaire (UA). Ils ont
testé les effets de plusieurs variables
(sexe, rang de dominance, contexte) sur la
durée du bâillement et la
probabilité d'apparition de YCT ou YUCT.
Ils ont constaté que les mâles
bâillaient plus longtemps et plus souvent
que les femelles. Ces résultats
confirment l'hypothèse du refroidissement
du cerveau, selon laquelle les espèces
dotées d'un gros cerveau ont tendance
à présenter des bâillements
plus importants et plus longs. Ils ont
également testé l'hypothèse
du changement d'état, qui prédit
la présence d'une association temporelle
entre les bâillements et les transitions
comportementales en cours.
Une analyse séquentielle a
révélé qu'après 30
secondes suivant un bâillement, les drills
étaient significativement plus
susceptibles de changer leur état
comportemental. En observant les
bâillements, les congénères
pourraient être informés des
changements d'état imminents. Le fait de
voir les bâillements des autres augmente
la probabilité d'une réponse
similaire chez les observateurs, ce qui
suggère la présence d'une
contagion des bâillements chez les drills.
Bien que l'ensemble des données doive
être élargi, ces résultats
indiquent que les bâillements sont
variables dans les circonstrances, qu'ils
peuvent être associés aux
changements d'état des sujets et que les
changements imminents peuvent être
perçus/traités par les
congénères.