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Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier
 
 
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mise à jour du
25 septembre 2003
Dictionnaire des sciences médicales
1812-1822
édité par
Charles-Louis-Fleury Panckoucke
orthographe respectée
pdf de ce texte

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BÂILLEMENT, s.f. oscitatio, action de bâiller : on fait dériver ce mot de balare, bêler. Le bâillement consiste dans une grande inspiration qui se fait lentement et ordinairement avec écartement considérable des mâchoires, et qui est suivie d'une expiration prolongée, souvent accompagnée d'un bruit sourd. On croit généralement qu'il est occasionné par un embaras de la circulation pulmonaire : cette opinion, qui n'est appuyée sur aucun fait positif, ne manque cependant pas de vraisemblance: en effet, presque toutes les causes qui déterminent le bâillement coïncident avec une certaine débilité de tout le système, qui paraît très propre à produire l'embaras dont nous parlons; ces causes sont l'ennui, l'envie de dormir, la fatigue, la faim, le malaise qui précède l'invasion de certaines fièvres intermittentes, etc.
 
Les animaux que l'ont met sous le récipient de la machine pneumatique, ceux qu'on place dans un air non respirable, bâillent à plusieurs reprises avant de perdre la vie : les fœtus qu'on tire vivans du sein de leur mère par opération césarienne, bâillent également : enfin il paraît qu'une altération quelconque dans le tissu pulmonaire peut donner lieu à fréquens bâillemens. Dans beaucoup de cas, ce phénomène semble plutôt lié à l'état de l'esomac qu'à celui des poumons qui ne sont affectés, en quelque sorte, que d'un manière sympathique; c'est ainsi qu'une digestion laborieuse ou une simple douleur d'estomac, quelle qu'en soit la cause, est accompagnée de bâillemens répétés : cet accident peut aussi être purement spasmodique, comme on l'observe chez les femmes affectées d'hystérie, ou chez les individus qui sont sujets aux maladies convulsives.
 
Le bâillement est, jusqu'à un certain point, un acte involontaire : on peut bien surmonter l'action des muscles qui tendent à abaisser la mâchoire, en contractant leurs antagonistes; on peut modérer l'expiration qui le temine et prévenir le bruit dont elle est accompagnée; mais la longue inspiration qui, à proprement parler, constitue le bâillement, ne peut être réprimée, sans doute parce que le diaphragme, qui en est l'agent, reçoit en partie ses nerfs du système des ganglions, ainsi que M. Roux l'a fort bien remarqué. Bichat soupçonnait que l'objet de cet acte involontaire était de renouveler plus complètement l'air contenu dans les poumons qu'il ne l'est dans une inspiration ordinaire, et de donner lieu, par là, à une une plus grande absortion d'oxygène.

Le bâillement peut devenir si fréquent et si opiniâtre qu'il constitue une véritable maladie; tel est le cas qui a été rapporté par Bellenand dans le Journal de Médecine. La jeune personne qui en est le sujet éprouvait, depuis près d'un an, un goût extraodinaire pour la pain, et en faisait, pour ainsi dire, son unique aliment, lorsqu'elle fut attaquée d'un bâillement si fréquent, qu'elle semblait ne fermer la bouche que pour la rouvrir immédiatement après. Une tisane et une potion antispasmodiques ne produisirent aucun effet; un laxatif diminua la force et la fréquence des bâillements, et ils disparurent presque entièrement à la suite d'un vomitif que l'état de la langue semblait d'ailleurs indiquer; mais ils revinrent peu de jours après au même degré; on réitéra alors le vomitif; la secousse fut plus fortte que la première fois, et la jeune malade guérit sans récidive. Cet exemple peut servir à éclairer le traitement, non seulement du bâillement spasmodique, mais en général des affections nerveuses.

PANDICULATION, s. f., pandiculatio, On appelle ainsi un mouvement violent et gradué d'extension du tronc et des membres au moyen de la contraction successive, et soutenue pendant quelque temps, des muscles extenseurs de ces parties. Ce mouvement, en partie volontaire, et en partie indépendant de la volonté, a été souvent confondu avec le bâillement qui l'accompagne et le suit fréquemment, mais avec lequel il n'a néanmoins que des rapports assez éloignés, puisque le bâillement est un phénomène appartenant entièrement à la respiration, tandis que les pandiculations sont uniquement le résultat de l'action musculaire. Ce qui a pu donner lieu de confondre ces deux phénomènes, vient de ce que l'un et l'autre ont souvent lieu dans les mêmes circonstances et sont déterminés par le même besoin que la nature ressent de réveiller l'action des divers organes, ralentie par une cause quelconque.

 
Jetés alors dans une sorte d'inertie et de torpeur, ils ont besoin, pour en sortir, d'un effort extraordinaire, d'une sorte de secousse qui, pour les muscles, constitue la pandiculation. Aussi les pandiculations, en faisant cesser l'état plus ou moins pénible où se trouve le système musculaire, en exprimant le sang qui y a séjourné, sont-elles accompagnées d'une sensation agréable et de bien-être général.
 
Quand on examine le mécanisme des mouvements qui ont lieu dans les pandiculations, on voit que la colonne vertèbrale est fortement redressée et portée en arrière; la tête se renverse et reste fixée sur la colonne vertèbrale par la contraction simultanée des muscles du cou; les muscles de la face deviennent le siège de contractions qui augmentent graduellement et lentement; les muscles inspirateurs dilatent la poitrine à un degré considérable et déterminent alors le bâillement; les membres thoraciques se portent en arrière et en haut en se développant graduellement; les membres inférieurs commencent également à s'étendrent, mais d'une manière moins remarquable.
 
Les pandiculations dans l'état de santé sont, le plus souvent, produites par la lassitude, l'ennui, l'envie de dormir, à laquelle on s'efforce de résister, le réveil en sursaut, etc.; circonstances qui toutes sont accompagnées du ralentissement de la circulation du sang, d'un certain degré de stagnation de ce fuide dans le tissu des diverses parties, la contraction générale des muscles paraissant avoir ici pour effet de communiquer un nouveau degré d'activité aux mouvemens circulatoires dans ces mêmes régions. Dans l'état de santé, les pandicuations trop fréquentes sont souvent l'annonce et le symptôme précurseur des maladies.
 
Les pandiculations précèdent souvent les accès d'hystérie, d'hypochondrie et de manie. Elles sont presque toujours un des symptômes du début des fièvres, et surtout des accès de fièvres intermittentes.
 
Dans le cours des maladies, les pandiculations sont toujours d'une augure favorable: elles semblent en effet annoncer ou déterminer une répartition égale, uniforme des forces nerveuse et circulatoire entre tous les organes; aussi sont-elles particulièrement avantageuses dans les cas où la maladie consiste dans une contraction vicieuse de ces forces sur un organe quelconque, comme dans les phlegmasies internes, les maladies nerveuses, les fièvres ataxiques, etc.
 
Enfin, dans le commencement de la convalescence, les pandiculations peuvent encore se mettre au nombre des symptômes heureux et qui tendent à en assurer la marche. Cependant elles sont moins avantageuses quand elles deviennent alors trop fréquentes et trop prolongées: elles font connaître la difficulté qu'éprouve la nature à rétablir les mouvemens de la vie dans leur type naturel, et peuvent par conséquent faire craindre une rechute.
encyclopedie

Cette édition monumentale de 60 volumes in-8° (35.000 pages), parue de 1812 à 1822, est le premier dictionnaire médical encyclopédique du XIXe siècle, avant ceux de Jaccoud (1864-1886) et Dechambre (1864-1889). Elle est l'œuvre de Charles-Louis-Fleury Panckoucke (1780-1844), fils d'un célèbre imprimeur-libraire de l'Ancien Régime qui abandonna en 1807 la carrière de secrétaire de la présidence du Sénat pour se consacrer à de grandes entreprises d'éditions.

Sa première publication fut ce Dictionnaire des sciences médicales, pour lequel il fit appel aux plus grandes signatures de l'époque, comme les Alibert, Pinel, Esquirol, Laënnec, Desgenettes ou Larrey. En plus de 4.000 notices et un peu plus de 200 illustrations, ce dictionnaire tente de faire la synthèse du savoir médical de l'époque, à la naissance de la clinique et de l'anatomo-pathologie. Il rencontra un grand succès commercial qui arrondit la fortune de son promoteur et assura une large promotion de la pensée médicale française. (cf la BIUM)

Charles-Louis-Fleury Panckoucke
(biographie par Paul Dupont, Panckoucke, 1853)

« Charles-Louis-Fleury Panckoucke est né à Paris, le 23 décembre 1780. Il avait dix-sept ans quand il perdit son père, Charles-Joseph Panckoucke, qui, comme lui, fut un imprimeur distingué. Peu après, nonobstant sa jeunesse, il fut nommé secrétaire de la présidence du sénat, fonctions qu'il abandonna en 1807, pour se livrer, comme son père, à de grandes entreprises d'imprimerie et de librairie.

Sa première opération fut le Dictionnaire des sciences médicales, auquel travaillaient les Alibert, les Marc, les Pinel, les Larrey, etc. : vaste répertoire, en 60 vol. in-8°, où sont analysées les misères de la nature humaine et les moyens les plus efficaces d'y remédier.

Encouragé par le succès de cette première entreprise, il enrichit bientôt après la botanique d'un ouvrage précieux , la Flore médicale, dont une partie des peintures est due an talent remarquable de Mme Panckoucke.

Ce dernier ouvrage fut suivi de la Biographie médicale, et d'un Journal complémentaire des sciences médicales.

Après 1815, M. Panckoucke publia son grand ouvrage des Victoires et Conquêtes des Français, monument national destiné à consoler nos braves par le spectacle de leurs anciennes vertus guerrières, et à perpétuer la mémoire de leurs exploits.

La Description de l'Égypte, histoire complète de notre expédition et de l'Égypte elle-même, en 26 volumes in-8°, accompagnés de 887 planches, suivit de près la publication des Victoires et Conquêtes, ainsi que le Barreau français, contenant tous les chefs-d'oeuvre de l'éloquence judiciaire en France. Ces publications, d'un ordre élevé, furent couronnées par une entreprise colossale, la traduction des auteurs latins, avec le texte en regard.

Les travaux littéraires de M. Panckoucke ont contribué également à sa réputation. Ses études classiques étaient à peine terminées, qu'il prononça, sous le titre de l'Influence des lois sur la morale, un discours qui fut accueilli favorablement et inséré, sur la demande de M. Lanjuinais, an Bulletin de l'Académie de législation.

Bientôt après, il publia un petit ouvrage, intitulé : Études d'un Jeune homme.

En 1801, il fit paraître un opuscule sous ce titre : De l'exposition, de la prison, de la peine de mort, avec cette épigraphe : Point d'humiliation, point de désespoir, point de sang.

Dès 1803, M. Panckoucke avait donné des fragments de la Vie d'Agricola. En 1824, il publia une traduction complète de la Germanie, avec un nouveau commentaire extrait de Montesquieu et des principaux publicistes, et, en 1827, l'Ile de Staffa et sa grotte basaltique, grand in-folio, avec carte et planches; enfin, la traduction des Oeuvres complètes de Tacite, ouvrage adopté par le conseil de l'instruction publique.

Comme imprimeur, M. Panckoucke ne fut pas au-dessous de sa réputation littéraire et de la célébrité qu'il s'était acquise comme éditeur.

En 1827, il présenta à l'exposition des produits de l'industrie une magnifique édition latine des Oeuvres complètes de Tacite, en 4 volumes in-folio, tirée seulement à 80 exemplaires. A cette occasion, M. Panckoucke reçut la médaille d'or décernée par le jury d'exposition. Il fut décoré en 1826 et élevé plus tard au grade d'officier de la Légion d'honneur.

Il était associé correspondant de la société des Antiquaires d'Edimbourg, de la société de l'Ouest, des Académies d'archéologie de Rome et de Naples, de la société de Géographie et de plusieurs autres corps savants.

 
Charles-Louis Panckoucke est mort laissant une grande fortune. Son fils, M. Ernest Pauckoucke, gère aujourd'hui l'imprimerie que lui a léguée son père. Il est propriétaire du journal officiel le Moniteur universel, et auteur d'une traduction estimée des Fables de Phèdre, et de plusieurs parties de la Bibliothèque latine-française, dont il a été un des collaborateurs.»
 
 
L'encyclopédie méthodique Vicq d'Azyr 1782-1832
Dictionnaire des sciences médicales 1812-1822 Charles-Louis-Fleury Panckoucke
Dictionnaire de médecine Béchet ed. Adelon 1821
Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques ou "Andral" 1829