Le bâillement, du réflexe à la pathologie
Le bâillement : de l'éthologie à la médecine clinique
Le bâillement : phylogenèse, éthologie, nosogénie
 Le bâillement : un comportement universel
La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
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La parakinésie brachiale oscitante
Yawning: its cycle, its role
Warum gähnen wir ?
 
Fetal yawning assessed by 3D and 4D sonography
Le bâillement foetal
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mise à jour du
24 mars 2005
lexique
bibliographie
Bibliographie
Flip-flop switch et bâillements
Prostaglandines, adénosine, sommeil & bâillements
Leptine, ghréline, histamine et bâillements
O. Walusinski
Sleep as a problem of localisation von Economo 1930 - pdf

Chat-logomini

La leptine (Simon, 1998) est une protéine composée de 167 acides aminés ayant une structure comparable aux cytokines. Elle est essentiellement fabriquée par le tissu adipeux et ses taux augmentent de façon exponentielle avec l'augmentation de la masse grasse. La leptine agit au niveau de l'hypothalamus où elle inhibe l'excrétion de neuropetides orexigènes (neuropeptide Y NPY) avec en corrolaire une augmentation de l'activité sympathique et de la dépense énergétique. L'élévation des concentrations plasmatiques de leptine accroît l'activité de la thyroïde, la sécrétion d'hormone de croissance (GH) et de l'axe hypothalamo-gonadique tout en réduisant l'activité de l'axe hypothalamo-surrénalien (Taheri, 2004). Chez les obèses, les niveaux très élevés de leptine, apparemment inefficace, suggèrent un défaut d'activité des récepteurs à la leptine. Lors de la maladie des apnées obstructives du sommeil, corrélée à une réduction ou une disparition du sommeil paradoxal, les niveaux très élévés de leptine circulante sont abaissés par la prise en charge thérapeutique (ventilation en pression positive continue) (Harsch, 2003 ; Sanner, 2004). La réduction des niveaux de leptine s'accompagne d'une réquilibration de la balance sympthico-vagale, expliquant l'action modulatrice de l'appétit par le sommeil, en association avec la ghréline et la thermorégulation.
 
La ghréline (Inui, 2001) est un peptide orexigène synthétisé principalement au niveau de la paroi gastrique (cellules entéro-endocrines), agissant comme ligand endogène à GH et très proche de la motiline sécrétée par les cellules entérochromaffines de l'intestin grêle. Alors que les autres peptides hypothalamiques stimulant l'appétit (NPY, hypocrétines, MSH, galanine) n'agissent, expérimentalement, qu'en injection intra-cérébrales, la ghréline est active par diffusion plasmatique périphérique et franchit la barrière hémato-encéphalique. Alors que la leptine, la bombésine, l'interleukine 1ß sont des peptides anorexigènes augmentant l'activité vagale (ralentissement de la motricité digestive), la ghréline inhibe les décharges cholinergiques et accélère la moticité digestive. La ghréline apparaît comme un composant essentiel de la régulation périphérique de la satiété. Le jeune stimulerait l'excrétion de ghréline en parallèle à l'abaissement de la leptine plasmatique. La réplétion gastrique inhiberait sa production. Il existe une balance d'effets entre leptine et ghréline au niveau du noyau paraventriculaire de l'hypothalamus.
 
A côté des bâillements apparaissant en rapport avec les niveaux de vigilance, l'éthologie retrouve des bâillements précédants la prise alimentaire et lors du jeûne chez le rat spague Dawley, les félins, mais aussi chez les primates. L'hypoglycémie, chez l'homme s'accompagne de salves de bâillements répétés. La période post-prandiale associe fréquemment des bâillements à un besoin de sommeil, notamment après un excès alimentaire et la prise d'alcool. Il n'existe actuellement aucune donnée du rôle de la leptine, de la ghréline ou d'autres peptides régulant la satiété, en particulier au niveau du noyau paraventriculaire de l'hypothalamus sur ces bâillements associés à la satiété.
 
Histamine et bâillements
 
L'action sédative des médicaments anti-histaminiques (pharmacologiquement dérivés des neuroleptiques) a longtemps servi d'argument pour expliquer l'effet stimulant de l'éveil de l'histamine. Des lésions neurotoxiques expérimentales des neurones de l'hypothalamus postérieur histaminosécréteurs provoquent une diminution de la durée des périodes d'éveil et stimulent le sommeil profond et paradoxal. Ces neurones projettent vers l'ensemble du cortex et reçoivent des influx de la réticulée ascendante du tronc cérébral (système réticulaire activateur ascendant). L'histamine produit une dépolarisation soutenue des neurones des voies thalamo-corticales. Enfin, les neurones histaminergiques projettent sur les neurones à hypocrétines et, réciproquement, des neurones à hypocrétines projettent vers les neurones histaminergiques des TMN (John, 2004 ; Pace-Schott, 2002).
 
L'histamine apparaît également impliqué dans les mécanismes responsables de la cinétose (Takeda , 1986). Un des symptômes initiaux récurrents et répétitifs de la cinétose est le bâillement. Les médicaments antihistiminiques, anti-H1, suppriment les symptômes de la cinétose et inhibent les bâillements.
 
Les neurones ocytocinergiques de la partie parvocellulaire du PVN sont activés par l'histamine (Kjær, 1994). Y. Seki et al. (2002) ont montré que l'injection d'histamine dans le PVN, région qui reçoit des projections des noyaux tubéromammillaires, active l'apparition de bâillements, parallèlement à des signes d'éveil à l'ECoG.
 
Ces seules données concernant l'implication de l'histamine dans le bâillement sont bien modestes par rapport aux abondantes données d'autres neuromédiateurs (Argiolas, 1998). Une expertise approfondie paraît nécessaire.

voir 2006 Le bâillement son histoire interne ou neurophysiologie du bâillement

Electroneurobiologia 2006 in press