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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 
 
 

mise à jour du
10 septembre 2007
Chez Déterville
Paris
tome 4
47-51
Principes de physiologie
ou
introduction à la science expérimentale
philosophique et médicale de l'homme vivant
Charles-Louis Dumas
1765-1813
 
1806

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charles louis dumas
 
On peut comparer les effets du sommeil sur les forces sensitves, intellectuelles du cerveau et l'émission de certaines idées vagues, incohérentes pendant les rêves, aux effets plus sensibles du froid sur les forces vitales, naturelles des autres organes et au développement d'une certaine chaleur partielle, irrégulière pendant la durée du refroidissement.
 
Comme le sommeil interrompt l'exercice actuel des forces sensitives productrices de la pensée, le froid suspend de même celui des forces vitales génératrices de la chaleur. Mais la puissance radicale de ces forces est conservée: elle augmente même par l'affaiblissement de leur exercice et le principe de la chaleur s'accumule, se concentre avec elle. Dès-lors il suffit de la moindre circonstance pour mettre ces forces en acte et pour leur faire repandre çà et là des traits irréguliers de chaleur, sur-tout si l'excitation déterminée par le frottement ou par telle autre cause légère dans quelques organes en provoque l'émission. On éprouve de ces tarits irréguliers, de ces bouffées vagues de chaleur, après s'être exposé long-temps à une température glacée, après avoir enduré toute la rigueur du froid excessif.
 
On les éprouve dans le premier pérode de la fièvre et dans les affections aigües où la masse entière du corps est pénétrée de froid lorsque l'impression d'une chaleur ardente se fait sentir à plusieurs de ces parties isolées. Le sommeil étant à la formation des idées ce qu'est le froid à la production de chaleur, il ne faut pas s'étonner que le cerveau d'une personne endormie rève ou forme certaines séries d'idées confuses qui l'assiègent momentanément, comme les organes d'un corps refroidi s'échauffent ou produisent certaines distributions de chaleur inégales qui les parcourent spontanément.
 
Si l'absence ou le défaut d'excitation procure le sommeil, le retour ou l'action des causes excitantes ramène l'état de veille. Un nouvel ordre de phénomènes annonce ce changement. Les yeux s'ouvrent avec plus ou moins de difficulté. Les muscles se contractent d'une manière lâche, vague incertaine: ils semblent s'essayer au mouvement; ils étendent et fléchissent alternativement tous les membres qui cèdent enfin aux efforts de l'extension. La poitrine se dilate; la respiration s'agrandit, le jeu des poumons se répète à toute la machine; les bâillements, les soupirs, les pandiculations concourent ensemble à ranimer l'action des parties.
 
L'ordre de la circulation se rétablit et l'exercice des organes intérieurs se met en harmonie avec celui des organes externes. Si le réveil est déterminé par une cause brusque et soudaine, l'excitation imprimée aux forces sensitives et motrices agissant d'une manière trop rapide, trop vive produit les mouvemens précipités, convulsifs des muscles qui accompagnet le réveil en sursaut. Ces mouvements très marqués dans certains muscles sont occasionnés par le passage subit de l'inertie à l'action des organes qui brusquement excités par le réveil, ne peuvent communiquer ou distribuer en même temps à tout le système les mouvemens que cette excitation presse et accumule sur eux.