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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 
 
 

mise à jour du
8 février 2009
Hippocrate
Les aphorismes d'Hippocrate
traduits par Me I. Vigier
 
Jean d'Hovry
1666

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hippocrate
 
page 119
aphorisme XXXVII
 
Quand le malade est tellement ennuyé & inquiété, qu'il ne peut se tenir couché en un lieu quand il baaille, & a des tremblements, & frissons, pour le guérir, il faut qu'il boive de bon vin trempé avec moitié d'eau.
 
Telles inquiétudes proviennent de quelque humeur étrangère, qui moleste l'orfice de l'estomac par sa mauvase qualité, ou par son excessive quantité. Les baaillements sont faits par les esprits flatueux contenus dans les espaces vuides ou parmy les membranes des muscles de la machoire, & l'extension & tirasse des parties est causée par un esprit vaporeux ou flatueux contenu aux mesmes parties, les distendant outre mesure.
 
Le frisson, rigeur & tremblement prend aussi sa naissance dans la mesme cause, ou par quelque humeur qui vague & court aux parties extérieures du corps. Toutes lesquelles indispositions sont guéries par la boisson du vin trempé par moitié d'eau: car le vin échauffe tout le corps: & chauffe les humeurs nuisibles, dissipe les ventositez & les esprits flatueux, pénètre incontinent par sa chaleur par toutes les parties, & engendre de bonnes humeurs Il engendre non seulement de bonnes humeurs, pris modéremment trempé, mais aussi améliore & prurifie les mauvaises; il résout les vents, provoque & émeut les sueurs, & urines, & est un grand remède pour guérir les maladies froides étant moyennement trempé selon la force du vin, nature du malade tempérament, âge, temps, saison & qualité de l'humeur. Hesiode conseille d'y mettre une quatrième partie d'eau pour réiouyr les esprits & les recréer, & pour dissiper les brouillards, & climats mélancholiques. Athénée cite, que les Grecs avaioent accoustumé, pour dissiper les nuages qui surviennent au corps, de boire deux fois du vin pur, & trois autres après, ausquelles ils mettoient de l'eau.
 

page 607
aphorisme XXXV
 
Tous les jours ces fièvres là relaschent, ausquelles viennent tous les jours des frissons & froidures.
 
Les frissons aduiennent aux fièvres à cause de la bile responduë par toute l'habitude du corps, laquelle detire, mord & piquotte les membranes & parties nerveuses, & esmeut tout le corps au commencement de l'accez, jusques à ce qu'après s'estre iointe aux parties, elle soit eschauffées & allumée en fièvre,ou par transpirations insensibles, en laissant néanmoins encores dans les intestins ou environ le foye & parties nutritives le fomes ou foyer, qui comme le séminaire ou le soulphre & allumette d'un nouvel accez, qui renait autant de fois qu'il se fait suggestion de nouvelle matière, suffisante pour former de nouveaux accez.
 
L'escole commune des Médecins tient que des fièvres intermittentes, qu'on appelle vulgairement terminées, la chaude qualité fiévreuse corrompt l'humeur contenuë dans les vaisseaux; & que quand elle est si difforme & dastée, que nature l'a en horreur, les veines la iettent dehors avec une grande secousse, & la respandent parmy le chair, les nerfs, peaux, ou membranes, & autres parties sensibles. Cette matière est si cuisante & s'esmeut si roidement, que les endroits par où elle passe en ressentent telle douleur qu'il semble qu'on les pique, déchire, destranche & escorche.
 
Il ne faut pas trouver estrange, qu'une humeur chaude de pourriture, ou autrement, cause frisson ou rigueur, puisque nous voyons que l'eau bouillante iettée à l'impouruen sur un corps nud, le fait trembler aussi bien que la froide. Il en est de mesme dans les étincelles du feu. Et tout ainsi que le corps se retire si tost qu'il se sent seulement piqué d'une aiguille pour un peu vivment que ce soit: de mesme les parties sensibles irritées de quelque humeur cuisante & boüillante secouënt toute la personne, d'autant qu'elles taschent en s'espregnant de reietter ce qui leur est mis dessus & imposé.
 
De la vient le baaillement, l'extirement ou pandiculation, & la toux qui présignifient l'accez: lequel dure après tels symptomes & accidents, iusques à ce que la matière soit entièrement consommée & dissipée en sueur ou fumée. Car le froid ne persiste sinon tandis que l'humeur est poussée d'un lieu à autre violamment, & quelle commence mieux à se pourrir en lieux étroits. Et qui plus est depuis que les membres y sont déjà accoutumé, peu après ils ne sentent plus tant offensez de la venuë qu'ils refusaient si fort auparavant.
 
Et quand la matière est plus enflammée, sa chaleur après avoir gaigné le coeur, poursuit tout le corps. Ce désordre continuë toujours en augmentant, iusques à l'extreme corruption de l'humeur, laquelle subtilisée par la force de la chaleur, se perd enfin visiblement, quand la déclinaison approche. Maintenant la cause pourquoy les fièvres continuës n'ont aucun trembelemnt, est pource que leur matière toute corrompuë, réside dans les veines, & ne s'espand pas aux membres plus sensibles, sinon quelquefois à l'entière termination, qui est aussi suivie d'une rigueur.
 
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