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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 
 
 

mise à jour du
22 février 2010
pages 186-189
tome 1
Traité de physiologie
Jean Ferapie Dufieu
1737-1769
A Lyon Chez Claude Marie Jacquenod
1763

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 jean ferapie dufieu
 
Le sommeil cesse de deux manières: premièrement, par une impression sur quelqu'un des organes, si forte, qu'elle parvient jusqu'au cerveau; secondement, quand les esprits animaux qui se produisent pendant le sommeil, sont assez abondants pour avoir la force d'ouvrir les entrées des nerfs, & pour les remplir de façon qu'ils puissent transmettre juqu'au cerveau les ébranlements produits par les objets qui touchent le corps. Il y a aussi deux causes qui tiennent les orifices des nerfs tendus & ouverts; la première est le jaillissement ou l'impulsion des esprits sortants du cerveau; la seconde est le rebondissiment de ces mêmes esprits contre le cerveau. Dans le repos la seconde cause manque, par conséquent la première est plus facielement vaincue: c'est pourquoi l'on s'endort plus facilement dans le silence, quand rien ne frappe les oreilles; durant la nuit, quand la lumière ne pénètre point les paupières; quand on est assis ou couché, & quand le corps & l'esprit sont tranquilles.
 
Quand on s'éveille on bâille, on étend les bras, on est plus agile, on a plus de vivacité d'esprit. Comme le suc nerveux n'a pas coulé dans les muscles durant le sommeil, toutes les fibres sont languissantes. Il faut donc les contracter tous, pour ouvrir le passage au suc nerveux qui s'est filtré dans le cerveau, ou pour l'appeler dans ces parties. De plus, le mouvement du sang étoit languissant dans les muscles, il faut donc hâter son cours; or cela se fait par la contraction où ils entrent quand on étend les membres. Le bâillement, dit M. Senac, "vient de la même cause. Ce suc nerveux qui entre dans les muscles, & qui s'est ramassé en grande quantité, fait qu'on est plus agile; car l'âme peut en envoyer beaucoup dans les nerfs pour mouvoir les parties".
 
Suivant un ancien système, le bâillement n'est jamais produit sans quelque irritation qui détermine les esprits animaux à couler en trop grande abondance dans la membrane nerveuse de l'oesophage, qu'on a regardée comme le siège du bâillement. Quand cette irritation, on la suppose occasionnée par une humeur importune qui humecte la membrane de l'oesophage, & qui vient ou des glandes répandues dans toute cette membrane, ou par des vapeurs acides de l'estomac rassemblées sur les parois de l'oesophage. Par ce moyen les fibres nerveuses de la membrane du gosier étant irritées, elles dilatent le gosier, & contraignent la bouche à suivre le même mouvement.
 
L'Encyclopédie préfère l'explication suivante: "Le bâillement est produit par une expansion de la plupart des muscles du mouvement volontaire, mais surtout par ceux de la respiration. Il se forme en inspirant doucement une grande quantité d'air qu'on retient & qu'on raréfie quelque temps dans les poumons, après quoi on le laisse échapper peu à peu, ce qui remet les muscles dans leur état naturel. De là l'effet du bâillement est de mouvoir, d'accélérer & de distribuer toutes les humeurs du corps également dans tous les vaisseaux, & de disposer par conséquent les organes de la sensation, & tous les muscles du corps, à s'acqquitter chacun de leur côté de leurs fonctions respectives". (Voyez l'Encyclopédie, le Dictionnaire de Trévoux, Boërhaave).
 
Quand on voit bâiller, l'imagination détermine les esprits à couler dans les fibres nerveuses de l'oesophage. Les fibres de la membrane se raccourcissent, séparent la mâchoire inférieure de la supérieure, de là l'on bâille quand on voit bâiller.
 
Le remède qu'Hippocrate prescrit contre le bâillement est de garder longtemps sa respiration. Il recommande la même chose contre le hoquet.
 
Au reste, quand la vivacité d'esprit q'on éprouve en s'éveillant, elle peut dépendre du mouvement des liqueurs dans le cerveau: or ce mouvement est beaucoup plus aisé quand il s'est ramassé une grande quantité de suc nerveux, & que les fibres ne sont plus engourdies, ou qu'elles ont repris leur tension; or c'est ce qui arrive durant le sommeil.
Paris
Chez Vincent
1766
Le Bâillement
Dictionnaire Raisonné d'Antomie et de Physiologie
 
Jean Férapie Dufieu
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