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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 
 
 

mise à jour du
16 décembre 2007
Félix Alcan Ed
Paris
1930
p 72 - 75
La répression mentale
Paul Sollier
 
1930
 
Biographie de Paul Sollier  
P. Sollier. Neurologie de guerre 1918
P. Sollier. La répression mentale 1930
P. Sollier. L'hystérie et son traitement 1901
P. Sollier. Genèse et nature de l'hystérie 1897
A la recherche du neuropsychiatre perdu : Paul Sollier
Marcel Proust and Paul Sollier: the involuntary memory connection

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Répression mentale passagère.
 
 
La répression passagère comprend
A) des manifestations immédiates de début;
B) des manifestations consécutives d'état et de terminaison, accompagnées ou non de dérivations volontaires que nous indiquerons chemin faisant.
 
Nous n'avons pas, bien entendu, la prétention de citer tous les cas dans lesquels on peut observer ces manifestations, mais seulement de montrer par des exemples typiques et faciles à rencontrer, leur réalité, leur constance et leurs principales forme.
 
 
A) Phase de debut. Manifestationt immédiates.
 
Ce sont celles de l'arrêt primitif de la tendance. Elles peuvent être objectives ou subjectives, externes ou internes, apparentes ou dissimulées.
 
Ces manifestations de l'arrêt s'observent dans tous les domaines où nous avons vu que pouvait se produire la répressian, et s'y présentent sous des aspects plus ou moins variés, mais dont le fond est commun. D'une façon générale l'arrêt plus ou moins brusque d'une tendance prête à se réaliser ou en voie de réalisation se caractérise d'une part, par des signes objectifs de suspension d'activité ; non seulement locale mais, générale, et par des réactions compensatrices ou non et, d'autre part, par des phénomènes subjectifs sensation de gène, de malaise, de douleur même, et sentiments pénibles avec inquiétude et même angoisse. Parmi eux il en est un que le langage révèle dans nombre de cas de répression : c'est la sensation ou le sentiment de poids, tel qu'on l'éprouve dans le secret, par exemple. « Cela pèse sur la conscience », « on est soulagé d'un grand poids», « un secret lourd à porter». Toutes les contraintes sont « lourdes » à supporter.
 
A quoi tiennent physiologiquement ces impressions? On comprend que le barrage de la tendance soit ressenti comme une gêne produite par un obstacle réel. Il est permis de supposer que le sentiment de pesanteur tient à une sorte de légre angoisse ou à l'effort qu'on sent nécessair pour surmonter la répression. E tout cas ces sentiments sont manifestement liés à un état physiologique. Voyons-les successivement.
 
Dans le domaine organique, la répression d'un besoin (miction, défécation, etc.), d'un réflexe respiratoire (toux, bâillement, éternuemeut), d'un spasme (rire, hoquet, etc.) amène
 
1°) des réactions motrices, consistant en une immobilisation voulue, une attitude figée, des contractions muculaires localisées en rapport avec le phénomène à réprimer (serrement des cuisses et flexion du tronc en avant dans la répression des besoins naturels; serrement des mâchoires dans la colère, ou l'envie de rire, de tousser, froncement des muscles du nez dans l'envie d'éternuer);
 
2° des réactions respiratoires suspension, irrégularités;
 
3° des réactioss circulatoires : accélération ou ralentissemeut du pouls, etc.;
 
4° des réactions sécrétoires et vasomotrices: rougeur ou pâleur, sueur froide, chair de poule, sécheresse de la bouche;
 
5° des réactions affectives pénibles.
 
Le besoin de respirer ne se montre d'une façon consciente que lorsqu'il est entravé, et illustre ainsi la règle que nous avons donnée qu'on ne prend conscience de ses tendances que lorsqu'elles sont réprimées. La répression de ce besoin se traduit par une sensation de constriction à la gorge, d'angoisse pectorale, de gêne générale, d'agitation musculaire ayant pour but de mettre en jeu tous les muscles respiratoires volontaires.
 
Le besoin de Sommeil est souvent des plus impérieux, et la lutte contre lui, même soutenue par des motifs graves, est toujours pénible. Il s'accompagne de phénomènes moteurs: relâchement des muscles, affaissement du tronc, inclinaison de la tête, chute des bras, abaissement des paupières, etc.; difficulté d'atttention, de perception, affaibIissemet des sensations, etc., avec soubresaut par moment pour résister lorsqu'on commence à y céder, sensation de nausée parfois, énervement, instabilité motrice, etc. Quand l'heure de dormir est passée, le besoin cesse souvent de se manifester, comme dans toutes les fonctions rythmées, et il apparaît même quelquefois un peu d'excitation.
 
Il en va de même du besoin de manger: bâillements, tiraillements d'estomac, salivation, sentiment de faiblesse, vertiges quelquefois, etc. Puis, l'heure du repas passée, la faim et les malaises disparaissent, pour se montrer de nouveau à l'heure du repas suivant. Chez certains sujets l'insatisfaction de ces besoins se traduit par une insatisfaction morale, de l'irritabilité, sortes de dérivation, ou de la tristesse, indice de dépression.
 
Il faut distinguer dans ces besoins ceux dont la satisfaction doit être immédiate et ceux qui peuvent plus ou moins attendre: tels que le besoin de respirer pour les premiers, et ceux liés aux fonctions de nutrition (absorption et excrétion), Intestinales et urinairea ou aux fonctions sexuelles pour les seconds. La répression des besoins liés à la nutrition cause une gêne plus ou moins grande, se traduisant par des sensations locales allant jusqu'à la douleur, et des sentiments d'anxiété, pouvant aller jusqu'à l'agitation et même au délire (inanition). La répression des besoins sexuels se manifeste pour le sujet par des phénomènes de turgesenee dont sont le siège les organes sex uels et par des désirs spéciaux s'accompagnant de représentations mentales en rapport avec l'exercice des fonctions sexuelles, on par des sentiments indéfinissables avec énervement, irritanilité, bespoin de mouvement, d'action, etc.
 
paul sollier