resolutionmini

mise à jour du
20 novembre 2005
Salves de bâillements irrépessibles
en forme de tics
à rythme circadien

Chat-logomini

Madame M Louise est en 1924. Elle n'a pas d'antécédent notable et prend régulièrement 1 comprimé par jour de 5mg d'Enalapril pour une HTA modérée. Elle présente un tremblement postural du chef ancien dont elle ne peut dater le début et qui ne la gêne en rien.

Vers 1987 environ, à l'âge de 63 ans, sont apparus des bâillements anormaux, d'abord épisodiquement puis maintenant continuellement. Ils revêtent un rythme circadien constant. Le premier épisode survient vers 18h30 chaque jour quand elle s'assoie dans son canapé pour regarder la télévision. Pendant une demie à une heure, de façon involontaire, les bâillements se succèdent les uns aux autres entre coupés d'une inspiration normale. L'expiration est particulièrement bruyante. La famille les entend même si elle se tient dans une autre pièce, à l'autre extrémité de la maison. Elle a remarqué que si elle marche, hors de chez elle, à ce moment précis et ne s'assoie pas, les bâillements n'apparaissent pas. Par contre faire quelques pas dans la pièce n'interrompt pas sa salve de bâillements. Quand elle s'attable pour dîner ses bâillements cessent.

Elle se couche vers 22h30 ou 23 heures et s'endort facilement sans difficulté. Chaque nuit, vers 1h30 ou 2 heures du matin, elle est réveillée par une salve de bâillements qui va durer au minimum 1h30. Si elle avale 3 à 5 gouttes de Clonazepam, les bâillements disparaissent en une vingtaine de minutes. Ces bâillements sont si bruyants qu'ils réveillent son conjoint et éventuellement d'autres personnes dormant sous le même toit dans autre une pièce.

Elle n'a aucune somnolence diurne anormale. Aucune ronchopathie ne lui a jamais été signalée par ses proches. Elle a constaté qu'elle ne bâillait pas, et ne développait aucune pandiculation à d'autres moments de la journée, ni au réveil ni en soirée avant le coucher.

Chaque bâillement est suivi d'une satisfaction, brève jouissance comme celle évoquée par les tiqueurs ("just right"), suivie immédiatement d'une envie d'un autre bâillement. Aucun effort de sa volonté ne permet d'arrêter sa salve.

L'examen clinique retrouve une dame de 81 ans, alerte et souriante, sans aucun trouble mnésique ou comportemental. Elle présente un tremblement du chef discret continu isolé, sans tremblement d'autres extrémités. La marche est bien coordonnée avec ballottement normale des bras. Toutes les paires crâniennes sont normales. Tonus normal. Tous les réflexes sont présents normaux. Le cutané plantaire est en flexion bilatéral.

Une imagerie cérébrale aurait été réalisée vers 1900 et aurait été considérée comme sans anomalie (non vue). En 1991, elle a bénéficié d'un examen polysomnographiqque à l'hôpital de La Salpêtrière. Elle ne sait pas ce qui en a été déduit mais aucun conseil ne lui a été formulé.