- CHAPITRE III. Page 169. DE LA
                     RESPIRATION.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - Efforts. - MM. Bourdon et J. Cloquet
                     ont démontré qu'au moment
                     où le corps se livre à un effort
                     quelconque, la respiration est suspendue par le
                     mécanisme suivant d'abord, on fait une
                     profonde inspiration, puis, aussitôt que
                     les muscles expirateurs se contractent pour
                     effectuer l'expiration, les muscles de la glotte
                     se contractent eux-mêmes assez
                     énergiquement pour fermer cette ouverture
                     et s'opposer a la sortie de l'air, de sorte que
                     les parties qui doivent produire l'effort
                     trouvent sur la poitrine un point d'appui
                     solide.
 
                     
                     -  
 
                     
                     -  
 
                     
                     - Toux et éternuement. - Ces
                     deux phénomènes, qui ont entre eux
                     une grande analogie, résultent d'une
                     contraction subite et comme convulsive des
                     muscles expirateurs; la glotte se resserre
                     partiellement, de manière que l'air,
                     chassé avec plus de force, va retentir
                     dans les fosses nasales.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - Bâillement.
                     - Ce phénomène, qui
                     exprime en général de l'ennui, le
                     besoin du sommeil, la plénitude de
                     l'estomac, ou bien encore le besoin de prendre
                     de la nourriture, se compose d'une inspiration
                     profonde et involontaire, suivie d'une
                     expiration prolongée, avec un
                     écartement plus ou moins
                     considérable des mâchoires.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - CHAPITRE IV. page 351. DES
                     EXPRESSIONS.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - L'homme, par dessus tous les animaux, jouit
                     de la faculté de donner de la vie
                     à ses idées, de peindre ses
                     sentiments, de manifester ses passions; ses
                     moyens expressifs sont les gestes et la
                     parole.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - Des gestes ou de la
                     mutéose.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - On donne ce nom à l'expression muette
                     et comme automatique de nos sentiments ; la face
                     est le siège principal de ce langage
                     d'action; la multitude des muscles qui la
                     composent et les organes particuliers qu'on y
                     rencontre la rendent parfaitement propre
                     à cet usage. Les mouvements variés
                     à l'infini, du front, des yeux , des
                     sourcils, des lèvres, etc. , les
                     changements de couleur et de température
                     de ces parties, suffisent pour soutenir des
                     entretiens suivis, et exprimer les sentiments
                     les plus tendres et rendre les idées les
                     plus abstraites. La face, en un mot, comme on le
                     dit vulgairement, est le miroir de l'âme,
                     elle en est l'interprète. La marche, les
                     attitudes, les mouvements des membres,
                     l'état de la respiration, sont aussi
                     autant de phénomènes qui
                     trahissent les passions et qui concourent
                     à la mimique de l'homme.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - C'est de ces gestes divers que naît un
                     langage particulier qu'on nomme affectif ou
                     involontaire; il se compose, comme on le voit,
                     d'un grand nombre de phénomènes
                     qui se passent irrésistiblement en nous,
                     et qui dévoilent l'état du cour et
                     de l'esprit. N'est-il pas vrai que le rire, le
                     sourire, le pleurer, le sanglot, le soupir,
                     le
                     bâillement, le regard, la pose,
                     etc., etc., expriment la gaîté, la
                     tristesse, l'amour, l'ennui, l'épouvante,
                     la haine, la désolation, la jalousie,
                     etc.?
 
                     
                     -  
 
                     
                     - C'est en vain qu'on chercherait à
                     dissimuler ces phénomènes
                     mimiques, ils éclatent malgré
                     nous, mais à des degrés divers,
                     suivant l'état de la sensibilité
                     et l'habitude de la contrainte. Leur cause se
                     trouve manifestement dans les liens intimes qui
                     existent entre les sensations, les attitudes et
                     les mouvements; dans les rapports qui lient
                     étroitement nos facultés
                     intellectuelles et morales avec nos moyens
                     d'expression; ce sont des réactions
                     instinctives de l'organe affecté; Gall
                     pense que leur production a quelque rapport avec
                     l'état de l'organe où se produit
                     le sentiment qui les détermine.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - Dans quelques cas les gestes sont
                     volontaires; ils accompagnent ordinairement la
                     parole, et font alors partie du langage
                     conventionnel.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - CHAPITRE V. page 360 -363. DU
                     SOMMEIL.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - Le sommeil peut être défini le
                     repos des organes des sens et des mouvements
                     volontaires; ou la suspension périodique
                     et momentanée des fonctions qui
                     établissent nos relations avec
                     l'extérieur, pendant laquelle l'homme
                     répare ses pertes et recouvre la
                     faculté d'agir.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - Lorsque la veille a été
                     prolongée quinze ou dix-huit heures, laps
                     de temps d'ailleurs variable, suivant que le
                     corps a pris plus ou moins de fatigue
                     neusculaire ou intellectuelle, suivant
                     l'habitude et les âges, suivant enfin la
                     présence ou l'absence de causes
                     excitantes extérieures on
                     intérieures, on éprouve un
                     sentiment particulier qu'il est impossible
                     definir, mais que tout le monde connaît
                     par sa propre expérience (besoin de
                     dormir); les mouvements deviennent languissants,
                     les sensations obscures, les membres
                     supérieurs s'étendent, les
                     paupières se ferment, la respiration se
                     ralentit, s'accompagne de
                     bâillements;
                     bientôt toutes les sensations
                     s'éteignent, les facultés
                     intellectuelles et morales disparaissent, le
                     corps prend une situation demi-fléchie,
                     et telle, que toutes les parties soient
                     supportées mécaniquement par le
                     sol.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - L'homme, dans cet état, a perdu
                     entièrement le sentiment de son
                     existence; il est endormi. Dès lors il
                     n'existe plus que pour lui, ses fonctions
                     végétatives continuent; on croit
                     même que quelques-unes acquièrent
                     de l'énergie (motus in somno intro
                     vergunt, sommius labor visceribus. Hipp.); les
                     anciens, probablement pour cette raison
                     prenaient leur principal repas le soir; c'est
                     peut-être pour le même cause que les
                     animaux s'endorment après avoir
                     mangé, etc. ; la digestion, l'absorption
                     et la nutrition sont actives; mais la
                     respiration est plus lente et plus profonde, le
                     pouls est plus rare et plus faible. Les
                     sécrétions sont aussi
                     modifiées, les exhalations ont
                     manifestement plus d'activité, mais les
                     sécrétions glandulaires sont
                     ralenties; la caloricité est sensiblement
                     diminuée (cum somnus invaserit, corpus
                     frigescit. Hipp.).
 
                     
                     -  
 
                     
                     - Tel est l'état de l'organisme pendant
                     ce repos précieux; il en résulte,
                     au bout de sept à huit heures, un
                     changement favorable qui se manifeste dans
                     toutes les fonctions au montent du
                     réveil; cette époque est
                     annoncée par le retour successif de
                     l'intelligence, des sensations internes et
                     externes, et des actions musculaires;
                     des pandiculations, des
                     bâillements, des soupirs
                     appellent l'influx nerveux dans toutes les
                     parties et achèvent de dissiper la
                     torpeur ; des besoins se font sentir, et
                     notamment ceux qui invitent à effectuer
                     les diverses excrétions; enfin l'homme
                     renaît avec une énergie nouvelle.
                     Les causes du réveil sont très
                     variables: tantôt elles agissent sur les
                     sens externes, d'autres fois ce sont des besoins
                     intérieurs qui le provoquent; l'habitude
                     et la volonté exercent sur le sommeil une
                     remarquable influence.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - La durée du sommeil n'a rien de fixe;
                     elle varie infiniment, 1°) suivant les
                     âges : ainsi les enfants dorment plus que
                     les adultes, et ceux-ci plus que les vieillards;
                     2° ) suivant l'habitude; 3°) suivant
                     l'activité physique et intellectuelle de
                     la veille on dort ordnairement d'autant plus que
                     le travail a été plus soutenu et
                     appliquant, par conséquent que les pertes
                     ont été plus grandes; 4°)
                     enfin, suivant que le système nerveux est
                     dans un état de repos plus ou moins
                     parfait.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - La profondeur du sommeil n'est pas moins
                     variable; et, sous ce rapport, on peut le
                     distinguer en complet, c'est celui que nous
                     venons de décrire; et en incomplet,
                     c'est-àdire celui pendant lequel se
                     produisent encore quelques actes animaux ou
                     intellectuels, tels sont les mouvements
                     irréguliers qui agitent le corps, les
                     rêves, qui ne sont autre chose qu'un
                     travail ordinairement incohérent du
                     cerveau sans participation de la volonté,
                     d'où une association d'idées plus
                     ou moins bizarres, et souvent relatives aux
                     travaux ou aux passions de la veille. Chez
                     quelques personnes les rêves
                     s'accompagnent de phénomènes
                     expressifs. Enfin, dans quelques circonstances,
                     les fonctions de relation paraissent conserver
                     toute leur intégrité, et
                     être dirigées, jusqu'à un
                     certain point, par l'intelligence; c'est ce qui
                     constitue le somnambulisme, qui a donné
                     lieu à des observations aussi
                     surprenantes que curieuses.
 
                     
                     -  
 
                     
                     - L'essence du sommeil a été,
                     comme bien on le pense, l'objet de plusieurs
                     hypothèses. Aristote l'attribuait au
                     refroidissement du coeur, par le départ
                     d'une humidité qui se portait au cerveau.
                     Homère, Platon, le regardaient comme le
                     repos de l'âme, nécessité
                     par les fatigues de la veille. Quelques
                     physiologistes anciens ont prétendu qu'il
                     tenait à l'affaissement des lames du
                     cervelet, qui, selon eux, sont redressées
                     pendant la veille. Willis l'attribue à la
                     compression du cerveau. Les physiologistes
                     modernes qui partagent cette dernière
                     opinion se demandent si la compression est
                     active ou passive M. Broussais est de la
                     dernière opinion. Mais ne sait-on pas, au
                     contraire, que toutes les influences qui tendent
                     à entretenir le cerveau dans un
                     état de congestion active, comme le
                     café, les travaux intellectuels,
                     disposent à l'insomnie! Avicenne pensait
                     qu'il y avait suspension d'action des esprits
                     animaux. La plupart des physiologistes de nos
                     jours attribuent le soinmeil à une
                     dépense trop considérable du
                     principe sensitif et moteur, qui se fût
                     bientôt épuisée sans
                     l'intervalle du repos qui favorise sa
                     réparation; enlin quelques-uns, avec
                     Barthez, le considèrent comme une
                     fonction active (somnus est functio
 
                     
                     - activa principii vitalis); mais nous avons
                     dit que le caractère d'une fonction
                     était d'avoir un instrument; ou est donc
                     celui de celle-ci ?
 
                     
                     -  
 
                     
                     - Le docteur Turk pense que le sommeil est le
                     résultat de la prédominance de
                     l'électricité négative dans
                     l'économie animaIe, et voici comment il
                     fonde son opinion. Il est remarquable que toutes
                     les causes qui disposent au sommeil, favorisent
                     généralement les
                     sécrétions acides; or comme ces
                     sécrétions, suivant lui, sont la
                     source du fluide négatif, c'est à
                     son accumulation qu'il faut attribuer le
                     sommeil. C'est pur cette raison que la chaleur,
                     en augmentant la transpiration, la digestion, en
                     augmentant la sécrétion des sucs
                     gastriques, disposent au sommeil; c'est pour
                     cela aussi que les nourrices dorment
                     généralement si bien.
 
                     
                       
                   
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