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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 

mise à jour du
 25 août 2005
JB Baillière
1891
Les hystériques
Etat physique et mental
Henri Legrand du Saulle
Dijon 1830 - Paris 1886

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legrand du saulle 
page 66 - 67
Dans le cours de l'hystérie, les crises convulsives peuvent survenir sans l'intervention d'aucune cause déterminante appréciable; plus souvent, elles sont consécutives à une impression physique pénible ou à une émotion morale. Une douleur provoquée, le simple toucher vaginal, la compression du ventre et mille influences analogues, en provoquent l'apparition. D'autres fois, c'est à la suite d'une frayeur, d'un sentiment de joie ou de peine subit, d'une vive colère, de la vue d'une attaque chez un autre malade que les convulsions apparaissent Il n'est pas très rare qu'une hystérique se laisse aller à sa crise lorsqu'elle se sent l'objet d'une observation attentive, et pour attirer sur elle l'attention, dont ces malades sont, on le sait, fort jalouses.
 
L'attaque se développe quelquefois subitement, sans avoir été précédée par des prodromes. Plus fréquemment ces prodromes l'annoncent, et pendant une période dont la durée peut varier de quelques minutes à quelques heures, ou même à pIusieurs jours ils en constituent l'avant-coureur. C'est un indéfinissable malaise, un sentiment d'inquiétude générale, une excessive émotivité se traduisant par des pleurs ou des rires non motivés; ce sont des bâillements, des soupirs, une perte subite de l'appétit accompagnée douleurs épigastriques, de distension du ventre par des gaz; c'est, en un mot, un sentiment de vive anxiété fort pénible, et qui fait parfois désirer l'attaque, habituellement suivie de soulagement et de mieux-être.
 
Le premier phénomène de la crise est une aura dont le point de départ est variable. Les anciens, imbus,nous l'avons vu, d'idées théoriques fausses sur la nature de la névrose, croyaient que le début de toute attaque est une contraction anormale, une distension, une douleur au niveau de l'utérus. L'aura utérine, si elle existe, est certainement très rare. La sensation pénible qui annonce la crise a le plus souvent pour siège l'épigastre,comme l'a montré Briquet; mais fréquemment elle est elle-même précédée par une douleur de la région ovarienne (Charcot).
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Troubles de la motilité, spasmes des voies aériennes page 121-122
Mais fréquemment à la contracture passagère des muscles laryngés se surajoute celle des muscles abdominaux et du diaphragme, qui sont étroitement associés, on le sait, fonctionnellement parlant, à ceux de la glotte.
 
Les bruits vocaux si variés qu'on rencontre quelque fois chez les hystériques, sont les plus curieux de ceux qu'engendre l'activité synergique de ces divers groupes musculaires. Quels qu'ils soient, le mécanisme de leur production est toujours le même : l'air, brusquement chassé par les puissances expiratrices à travers un orifice (la glotte) activement et anormalement rétréci, détermine à son passage dans le larynx un bruit particulier dont l'intensité, la durée, le caractère varieront suivant que le spasme sera plus prononcé, plus généralisé ou plus durable.
 
Les convulsions courtes des constricteurs du pharynx et des muscles du thorax engendrent ces cris plus ou moins aigus, qui s'observent parfois dans le cours de la névrose et marquent communément le début des attaques. Lorsque les spasmes sont plus prolongés et mieux coordonnés, on a alors affaire aux aboiements, aux hurlements, à ces bruits singuliers qui rappellent le miaulement du chat , le gloussement des poules, le coassement des grenouilles, le grognement du cochon, etc.........
 
L'apparition des cris chez la même malade est plus ou moins fréquente, parfois périodique et régulière. Il est des hystériques chez lesquels les accidents peuvent persister plusieurs semaines ou même plusieurs mois.
 
L'imitation a une grande influence sur le développement de ce symptôme. La malade, dont itard a rapporté le cas, habitait un pensionnat; plusieurs jeunes filles de ses camarades, hystériques comme elle, furent prises des mêmes désordres.
 
Calmeil mentionne plusieurs épidémies anciennes une épidémie d'aboiement à Kintorrp, en 1552; une de bêlement, en 1613, au couvent de Sainte-Brigitte; une autre à Dax la même année. En 1566, les orphelins d'un hospice d'Amsterdam donnèrent I'original spectacle d'un concert de miaulements (concert miaulique). - Des faits analogues ont été rapportés par Freind (épidémie d'Oxford, au dix-huitième siècle), par Kuiper (épidémie de Hoorn, en Hollande). De Lancre, président du parlement de Bordeaux en 1616, envoya au bûcher un grand nombre de malheureuses, habitant la paroisse d'Ammon, près d'Acqs, donnant pour raison que « c'est une chose monstrueuse de voir parfois à l'église plus de 40 femmes, qui à la fois aboient comme chiens, faisant, dans la maison de Dieu un concert et une musique si déplaisante qu'on ne peut rester en prière. »
 
Parmi les phénomènes du même ordre que ceux qui précèdent et qui tiennent comme eux à la contraction spamodique des muscles expirateurs, il faut signaler les accès d'asthme, le hoquet souvent très bruyant et fort tenace, les bâillements; les éternuements dont Brodie a rapporté quelques cas curieux, les accès de pleurs et de rires involontaires. Briquet cite le cas d'une jeune hystérique qui était prise d'accès de fou rire qu'elle ne pouvait maitriser, et que le chagrin n'empêchait pas. Houiller rapporte deux faits analogues observés chez les filles d'un président au parlement de Rouen.
 
La toux hystérique rentre aussi dans le groupe des spasmes des muscles des voix aériennes et mérite ....
 

 
Elève de l'Ecole de Médecine de Dijon, puis interne de l'Ecole des aliénés de la Côte d'Or, interne de Dumesnil puis celui de Morel à Saint-Yon. Fin 1852, il se retrouve à Charenton avec Calmeil et passe sa thèse en 1856 sur " La Monomanie incendiaire ". En 1860, il succède à Prosper Lucas à Bicêtre. En 1868, il devient médecin-adjoint de Lasègue au Dépôt de la Préfecture de police auquel il succède en 1883. Il enseigne ensuite à l'Ecole Pratique de Paris la thérapeutique des maladies mentales. En 1867, il fonde la société de médecine légale avec Gallard et Devergie. Il collabore à la Gazette des Hôpitaux, où il reproduit les leçons cliniques de Trousseau
 
Il est l'auteur de nombreuses publications sur des sujets psychiatriques médico-légaux, en particulier dans les Annales Médico-psychologiques.
 
En 1871, il consacre un ouvrage au " Délire des persécutions ", essentiellement clinique. En 1874, paraît son important Traité de médecine légale et de jurisprudence médicale. Ces livres lui valent d'être couronné par l'Institut. Il est membre de l'Institut d'Egypte et de l'Académie des Sciences, Arts et Belles Lettres de Dijon.
 
Il faut également noter son intérêt à L'application de la photographie à l'étude des maladies mentales (1863)
 
 legrand du saulle
 
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