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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 

mise à jour du
 20 mai 2004
1857-1861
Béchet Jeune Ed
t 3, p 413-415
Traité de pathologie générale
Edouard Monneret
1810-1868

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monneret
 
Du bâillement : On sait que l'inspiration longue, convulsive, involontaire, à l'aide de laquelle l'air pénètre avec bruit dans la poitrine, est suivie d'une expiration courte, forte et souvent accompagnée de mouvements synergiques des muscles de la face, des membres supérieurs. Ces derniers ont reçu le nom de pandiculations. La sécrétion lacrymale est excitée et des pleurs involontaires s'écoulent pendant la convulsion des muscles respirateurs.
 
Le bâillement est ordinairement le signe d'une certaine gêne de la circulation cardio-pulmonaire et surtout d'une hématose insuffisante et incomplète; il a pour but de les faire cesser par des mouvements respiratoires plus énergiques et plus profonds. Quand le sang perd ses propriétés physiologiques parce qu'il n'est pas suffisamment hématosé, comme dans l'asphyxie commençante, dans la pneumonie, la pleurésie et toutes les affections qui limitent le champ de la respiration, les malades bâillent fréquemment. Il en est de même si les globules du sang ont diminué (chlorose, anémie), on s'il n'est plus en assez grande quantité pour stimuler le cerveau et le bulbe rachidien. C'est pour cela que les sujets qui ont perdu beaucoup de sang, ou qui vont être pris de lipothymie, de syncope, bâillent si fréquemment et avec tant de force.
 
Ce symptôme révèle encore la gêne de la respiration et de l'hématose chez les sujets soumis à une chaleur extrême, dans un endroit circonscrit où l'ai est confiné, ou bien encore lorsque le froid extérieur a agi fortement ou pendant longtemps.
 
L'ensemble des phénomènes qui caractérisent le bâillement se retrouve surtout dans toutes les névroses dans l'hystérie, la catalepsie, l'hypocondrie, après les émotions morales vives. La volonté peut réprimer une partie des phénomènes du bâillement qui ont leur siège dans les muscles de la face; mais elle ne peut empêcher la convulsion des muscles respirateurs. L'ennui, l'imitation en sont les causes les plus ordinaires; la volonté peut aussi le provoquer.