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 Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier

 mise à jour du
23 septembre 2015
Charles Foix
1882 - 1927
extrait de http://www.whonamedit.com
 
 Les biographies de neurologues

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Charles Foix was born in Salies-de-Béarn, near Bayonne, in south-western France. The son of a physician, he studied medicine at the University of Paris and was a pupil of Pierre Marie (1853-1940) at the Salpêtrière. He was an intern in 1906, Médecin des hôpitaux in 1919 and became agrégé in 1923.
 
A most impressive teacher and clinician, Foix was almost as much at home with general medicine as he was with neurology, and during the ist World War was put in charge of a tuberculosis service. From 1921 he worked at a tuberculosis ward in the Bicêtre. When the time came for his inaugural lecture, he was given four hours in which to prepare a discourse on the splenic anaemias, and did so brilliantly. From 1923 he worked in the Hôpital Ivry.
 
charles foixcharles foix
 
Foix taught at Georges Charles Guillain's (1876-1961) clinic at the Salpêtrière and at Emile Charles Achard's (1860-1944) at the Hôpital Beaujon, always distinguishing himself by his wide knowledge and rational approach.
 
Foix' main approach, using a vast material gathered at the Salpêtrière and Ivry, was to relate thrombosis of specific arteries at autopsies with symptoms and signs that he had established in his patients and he wrote a book on the blood supply and the anatomy of the brain. While lesions of vascular origin were Foix's particular domain, he was also deeply interested in the most intricately constructed regions, the midbrain and interbrain. With Jean Nicolesco (1895-1957) he published an imposing treatise on the anatomy and blood supply of these regions in 1925
 
Foix was an accomplished poet, but even a better lyricist. He was of medium height, he let his hair grow in ringlets over the left side of his head, and would sweep the unruly locks away from his face when bending over a patient. Gentleness and kindness endeared him to his friends and students. Some of them imitated his brisk walk, his staccato speech, and his quick responses which, although they seemed superficial in others, were exact to the point in Foix.

Charles Foix (O. Walusinski)
 
Il semble qu'une muse bienfaitrice a déversé tous les dons possibles sur le berceau de Charles Foix (1882-1927), natif du Sud-Ouest de la France et fils de médecin. Très tôt il se révèle un excellent sportif, un brillant élève, raflant tous les prix, et il sera toute sa vie un artiste et un poète « d'esprit bohême, ignorant les contingence du monde extérieur, intellectuel et sportif, il s'intéressait, en effet, aussi à la pelote basque et aux courses cyclistes ! ».
 
Comme son père, il monte à Paris suivre ses études de médecine. Étonnamment, il n'est reçu interne qu'à sa quatrième tentative. Elève d'Edouard Brissaud (1852-1909), Jean-Anastase Sicard (1872-1929), Isaac Bruhl (1863-1930), Paul Le Gendre (1854-1936), Charles Achard (1860-1945), il passe son année de médailler d'or chez Pierre Marie, service où va s'affirmer sa vocation neurologique. A la suite, il devient chef de son laboratoire. C'est à cette époque qu'il se lie d'amitié avec Théophile Alajouanine (1890-1980). Il vient d'être nommé médecin des hôpitaux quand la guerre éclate.
 
Médecin aide-major de réserve en 1912, Foix est mobilisé le 3 août 1914 à l'ambulance 1/61, affecté au 65e régiment d'infanterie. Mais il doit être rapatrié du front vers Paris en raison d'une fièvre thyphoïde le 3 janvier 1915. Sa convalescence est occupée par des visites dans le service de Pierre Marie. Le 2 septembre 1916, il est nommé médecin à l'Armée d'Orient. Il arrive le 15 septembre 1916 au centre des dysentériques à l'hôpital 3 de Zeitenlick, avant d'être affecté le 9 avril 1917 à l'ambulance 10/10 fonctionnant comme un hôpital au col de Verria. Elevé au grade de Médecin aide-major de 1ère classe le 16 septembre 1918, il soigne les blessés au centre neurologique de Salonique. Promu Médecin major de 2e classe le 23 avril 1919, il n'est démobilisé que le 31 octobre 1919. Foix complète ses présentations de cas de dysentéries, avec Alajouanine, à la Société Médicale de l'Armée d'Orient, par d'autres relatant des complications pulmonaires du paludisme conjointement avec Pierre Abrami (1879-1945). Foix est très marqué par les souffrances endurées par les soldats mourant nombreux loin de la France. Le décès de son ami d'internat Henry Salin (1884-1917), avec qui il avait publié un article sur l'hémoglobinurie paroxystique en 1912 à l'occasion de la thèse de Salin sur ce sujet , le peine particulièrement.
Charles Foix en 1908
Son interne Pierre Hillemand (1895-1980) avec qui il décrit le syndrome de Foix et Hillemand en 1925, nous a laissé son témoignage « surtout grand travailleur, il se passionna pour la poésie et écrira la trilogie de Dionysos, à Salonique, en janvier 1919 ». En Orient, « c'est là qu'en lui naissent la vie intérieure, la poésie et bientôt la pure poésie : la mystique. La terre est saturée d'antiquité. Le Vardar roule sous ses vapeurs chaudes. L'Olympe est là. Cela, avec les arbres anciens et les cascades de Verria, oasis macédonienne, nourrira le décor de sa pensée [...]. Charles Foix confiait à ses camarades le soin de défendre son œuvre. J'en ai ici la partie imprimée. Trois volumes : Trilogies, Prométhée, Les Bassarides. Les personnages en sont les dieux qu'il avait reconnus en Thrace : celui du Feu, celui du Délire, et Orphée le pur, Orphée le déchiré, Orphée le crucifié, comme Prométhée. Œuvre importante, et qui rappelle un peu les tragédies de Péladan. Des vers tout en rythme ; des drames tout en pensée, tout en mouvement, tout en dansante et grave philosophie. Ménades ivres de vérité ».
 
Pendant sa convalescence à Paris avant de partir vers l'Orient, Foix décrit avec Pierre Marie "les aphasies de guerre" essentiellement par blessures du cerveau gauche. Aidés d'Ivan Bertrand (1893-1965), ils établissent une cartographie cérébrale schématique permettant une identification plus stricte de la localisation des lésions. Ces bien involontaires expériences de guerre prouvent, pour eux, « qu'il existe bien dans le cerveau deux zones très distinctes, l'une antérieure en rapport avec l'anarthrie; l'autre postérieure, en rapport avec l'aphasie proprement dite ». L'hémiplégie ou une monoplégie brachiale droite n'est pas constamment associée. Ils estiment que les anarthriques ont un bon pronostic ne gardant qu'une dysarthrie sans déficit pour la lecture et l'écriture à l'inverse des aphasiques purs qui gardent de gros troubles de la compréhension et une alexie. Pierre Marie et Foix détaillent avec précision les différents types d'aphasie en fonction des localisations temporales proprement dites, de la région du gyrus supra marginalis, ou du pli courbe. « L'ensemble de ces notions nous paraît d'une grande importance pour la mise au point de cette question, à la fois passionnante et si difficile de l'aphasie. Ainsi se trouvent confirmées, d'une façon générale, par l'étude des blessures de guerre, les vues émises par l'un de nous au sujet de la clinique et de l'anatomo-physiologie de ce grand syndrome ».
 
Ces lignes, évoquant la célèbre querelle de l'aphasie avec Dejerine en 1906 et la thèse de François Moutier (1881-1961) en 1908 , sont d'autant plus poignantes qu'elles suivent, à la page qui les précèdent, le faire-part annonçant la mort de Dejerine. Foix meurt brutalement le 22 mars 1927, d'une perforation d'ulcère gastrique dont il avait lui-même fait le diagnostic, malgré une tentative chirurgicale d'Antonin Gosset (1872-1944).
 
Connu pour l'étendue de ses connaissances et la rigueur de ses méthodes déductives, il décrivit divers syndromes caractérisés par des thromboses artérielles localisées, tel le syndrome latéral du bulbe. Il s'intéressa aussi au mésencéphale et publia avec Jean Nicolesco (1895-1957) un important Traité d'anatomie et de la vascularisation de cette région. En 1921, il participa à la localisation de l'origine de la maladie de Parkinson au niveau de la Substantia Nigra. Avec Frédéric Lewy, il dessina les inclusions cytoplasmiques toujours caractéristiques de cette pathologie et encore nommées corps de Lewy. Son nom est associé à l'élucidation de l'origine de la myoclonie du voile du palais.
 

Bibliography:
Les lésions anatomiques de la maladie de Parkinson. Revue neurologique, Paris, 1921, 28 593-600. (Foix and his colleagues showed that the specific lesions in Parkinson's disease is in the substantia nigra of the mid-brain.)
Charles Foix and Jean Nicolesco: Anatomie cérébrale. Les moyens gris centraux et la région mesencephalo-sous-optique; suivi d'une appendice sur l'anatomie pathologique de la maladie de Parkinson. Paris, Masson, 1925.
 
Foix-Chavany-Marie syndrome = Bilateral anterior opercular syndrome : Description: Facio-pharyngo-glosso-masticatory diplegia usually resulting from bilateral large artery infarcts of the opercular cortex. The symptoms include linguo-bucco-facial apraxia with facial weakness, drooling, palatal and lingual speech disorders, masticatory problems, and jaw jerks.
 
C. Foix, J. A. Chavany, J. Marie: Diplégie facio-linguo-masticatrice d'origine sous-corticale sans paralysie des membres (contribution à l'étude de la localisation des centres de la face du membre supérieur). Revue neurologique, Paris, 1926, 33: 214-219.
 
Biographie
Etudes neurologiques Georges Guillain , 5° série, 439-458, 1932
Revue neurologique, Paris, 1927, 34: 441-446 (Gustave Roussy).
Aesculape, Paris, 1927, 17: 243-251 (Jean Vinchon).
 
foix
Ch. Foix debout à droite, interne à l'hôpital Broca en 1908