resolutionmini

trautmann
Voir l'introduction de cette thèse
CHAPITRE III
 
 Rapports du bâillement avec certains états pathologiques
avec l'hystérie
avec les fièvres et la syphilis
avec les accouchements
bibliographie de la thèse  
 Avec l'épilepsie
 
Nouvelle iconographie de La Salpêtière 1890
L'atelier photographique de La Salpêtrière 1888
 
 
Bâillements chez un épileptique Charles Féré(1852 -1907) Nouvelle iconographie de La Salpêtrière 1888(vol 1, n°4, p163-169)
 
Illustrations de la thèse de Wolter Seuntjens
 
Biographie d'André Trautmann

logo

mise à jour du 22 juin 2002
 
Beaucoup d'épileptiques sont pris de bâillements,soit avant, soit pendant ou après leur crise. Les auteurs anciens avaient déjà constaté ce fait, et Hoffmann (Consult et respons. med.) cite le cas d'un épileptique dont l'aura était en partie constituée par un bâillement bref: «Post quemdam languorern et brevem oscitationem, protinus aeger omnium nescius concidit». Rothmund rappelle l'observation de Cl Medicus: « Cl. Medieus narrat de puero qui oscitatione periodica singulis diebus, circa horam quintam revertente laborabat, quin aliud adfuisset rfbris signum». En 1888, Féré publie une observation où les bâillements se produisaient d'une façon à peu près constante dans l'intervalle des paroxysmes, ce qui est assez rare.

Observation (Féré, Nouvelle Iconographie de la Salpêtrière, 1888)

B .... âgé de vingt-trois ans. Père nerveux, sujet à des convulsions quand un grand bruit vient à frapper ses oreilles. Rien du côté maternel. Du mariage des parents quatre enfants sont morts en bas âge, un seul né avant terme. Ils n'avaient pas eu de convulsions; deux filles bien portantes, puis un enfant du siège qui a eu une seule crise de convulsions pendant l'allaitement et se porte bien depuis.

B... est né à terme et était bien constitué. Il a commencé à avoir des convulsions à l'âge de quatre mois; ces convulsions étaient fréquentes et violentes; il criait, se raidissait en portant le tronc en arrière puis trémulait pendant un quart d'heure. Ces crises se produisirent quelquefois par séries qui duraient vingt-quatre heures. A six mois, à la suite d'une crise, il est paralysé de la moitié gauche du corps. A partir de ce moment il s'est développé difficilement; ses attaques se renouvelaient plusieurs fois par mois, mais sa paralysie a diminué peu à peu. À quatre ans il pouvait marcher, mais présentaient des mouvements bizarres des quatre membres. C'est à peine si, à six ans, il disait «papa, maman ». Il a continué à se développer péniblement. B... offre une mobilité extrême de la face et des membres; de temps en temps, sa bouche se dévie, s'ouvre largement et ses yeux clignent ou se ferment. Mouvements dans les membres et mouvements irréguliers du thorax. Ce qui frappe en particulier, ce sont des bâillements qui se répètent très fréquemment, surtout lorsqu'on force B... à rester assis tranquille. Les paroxysmes se présentent sous la forme de vertiges qui paraissent se borner à de, simples éblouissements sans chute. L'histoire du malade ne présente guère de traits saillants en dehors du bâillement. Chez B..., les bâillements ne se produisent pas nécessairement à propos des accès d'épilepsie. Mais en tout cas, les bâillements se produisent dans l'intervalle des accès, presque à toute heure du jour, et surtout lorsqu'on le fait rester immobile; ils se répètent très fréquemment, puisque j'ai pu en enregistrer plus de 20 en une demi-heure; souvent ils se produisent par séries continues.