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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier
 
 
 
 Nécrologie de Gilles de la Tourette dans la Nouvelle Iconographie de la Salpêtrière 1904
 
 
 
 
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mise à jour
11 décembre 2003
1895
p196-201
Traité clinique et thérapeutique de l'hystérie
d'après l'enseignement de La Salpêtrière
 G.É. Gilles de la Tourette
(1857 -1904)
La maladie de Gilles de la Tourette
 La maladie des tics convulsifs
 Contribution à l'étude des bâillements hystériques Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière 1890
Nécrologie de Gilles de la Tourette dans la Nouvelle Iconographie de la Salpêtrière 1904
Gilles de la Tourette par P. Legendre pdf
 
G. Gilles de la Tourette interne de JM. Charcot

Chat-logomini

autographe
Dans les spasmes inspiratoires mixtes, M. Pitres classe les bâillements et les éternuements hystériques.
Nous nous étendrons quelque peu sur les bâillements, dont nous avons fait avec MM. Huet et Georges Gullion ( Gilles De La Tourette, Huet, G. Guinon, Contribution à l'étude des bâillements hystériques. Nouv. Icon, de la Salp., t.III, 1890, p 97) l'objet d'une étude particulière basée sur cinq observations personnelles.
 
En dehors de notre travail nous ne connaissons, de ces phénomènes, qu'un exemple rapporté en 1846 à la Société de médecine pratique et signalé par Pîtres (Leçons sur l'hystérie, op. cit., t I, p345. - Cousserant, Gazette des hôpitaux,1846, p 375). M. Charcot (J-M. Charcot Leçons du mardi à la Salp., 1888-89, p 1 et suiv) a consacré sa Leçon du mardi 23 octobre 1888 à l'analyse du cas qui fait le sujet de la première observation de notre mémoire.
 
M. Ch. Féré (Feré, Bâillements chez un épileptique. Nouv. Icon. de la Salp., 1888, t. 1, p. 163.), traitant, en 1888, du bâillement chez les épileptiques, parle également du bâillement chez les hystériques. «Ce phénomène est fréquent, dit-il, dans les psychoses à forme dépressive, dans l'hypocondrie, la mélancolie; ou le voit aussi dans l'hystérie. Dans cette dernière névrose, il petit tenir au ralentissement général des phénomènes nutritifs ou constituer une sorte de spasme.»
Le passage est trop court pour nous fournir des matériaux à utiliser dans une description; nous emprunterons toutefois à ce travail les éléments d'un diagnostic différentiel. Aussi bien, du reste, n'est-ce pas presque toujours avec l'épilepsie que le diagnostic s'impose lorsqu'il s'agit de manifestations hystériques? Les bâillements hystériques ne s'observent que rarement, puisque nous n'avons pu en réunir que six observations.
 
Ils se présensent à l'observateur, à l'état isolé ou concurremment avec d'autres phénomènes hystériques, sous deux formes différentes : permanente ou paroxystique, qui peuvent d'ailleurs alterner chez le même individu.
Dans la première, la malade - car nos cas se rapportent uniquement à des femmes âgées de dix-sept à trente ans - se met tout à coup à bâiller, et les bâillements sont surtout remarquables par leur persistance même. Un de nos sujets (obs. 1), avant de présenter des crises véritables de bâillements, deuxième forme de cette manifestation, bâillait pour ainsi dire constamment: « A l'origine, dit M. Charcot, elle bâillait environ huit fois par minute, 480 bâillements par heure, soit 7 200 en quinze heures de veille. »
 
Dans ces cas, le sommeil seul interrompt les bâillements, qui reprennent au réveil et peuvent ainsi persister pendant des semaines et des mois sans que la santé gênérale semble en souffrir notablement.
 
Lorsque les bâillements revêtent cette allure, il est, croyons-nous, assez facile de les différencier des bâilléments physiologiques et aussi de ceux qui, physiologiquement pour ainsi dire, peuvent survenir dans l'hystérie comme au cours de tout autre état normal ou pathologique.
 
Nous avons noté la fréquence; nous noterons encore et surtout « le rythme et la cadence, caractères propres à nombre de phénomènes hystériques» (Charcot). De plus, le bâillement physiologique consiste en une inspiration profonde; le thorax est alors à son summum d'ampliation, les mâchoires sont écartées au maximum; il se termine par une expiration bruyante qui s'accompagne souvent de flux de salive et de sécrétion de larmes. Souvent aussi, il se produit des pandiculations qui ne sont autres que des mouvements d'élévation et de rétraction en arrière des épaules.
 
Or, on peut voir, sur les tracés que nous avons publiés (op. cit., fig. 40), que l'inspiration dans le bâillement hystérique n'est guère plus profonde qu'une inspiration normale. Peut-être cela tient-il à ce que les bâillements sont tellement répétés que la malade n'a pas besoin de suppléer à l'hématose insuffisante qui provoquerait - à ce que l'on croit - le bâillement physiologique. Parfois, en effet, ils se rapprochent tellement qu'il semble que ce soit le mode habituel de respirer des sujets. Nous noterons aussi que les bâillements s'accompagnent ou même s'entrecoupent de quintes de toux, pliénomènes de même ordre. Ce qui est exagéré, par exemple, c'est l'amplitude de l'écartement des mâchoires porté à son maximum, au point qu'il peut se produire une luxation des, mâchoires et des phénomènes inflammatoires du côté des articulations temporo-maxillaires (Charcot Clinique des maladies du système nerveux, publiée par G. Guinon t I, p 455).
 
Le bâillement considéré en soi peut être simple, unique, mais aussi il peut être double, se faire en deux fois, c'est à-dire être formé de deux inspirations assez rapprochées pour constituer un seul et même bâillement. Il peut être avorté, une de nos malades (obs. III) accusait parfois une sensation de malaise; il fallait que le bâillement fut complet pour que l'organisme se déclarât satisfait. On note, en effet, que les bâillements s'accompagnent souvent, comme à l'état physiologique, d'ailleurs,d'une sensation de soulagement.
 
Les crises de bâillements ne diffèrent pas, comme allure générale, des autres manifestations convulsives limitées ou généralisées de l'hystérie se groupant sous forme d'attaques. Il existe dans tous ces cas un fonds commun qui se juge par les phénonènes prémonitoires de l'accès, par les signes et symptômes constitutifs de l'aura.
 
Lorsque la crise va survenir, la malade accuse une sensation de boule qui remonte de l'épigastre; elle a des bourdonnements d'oreilles, des battements dans les tempes; puis, après un temps variable, éclatent les bâillements sous forme d'accès.
Ils se précipitent alors beaucoup plus rapidement que dans la forme précédemment décrite, empiétant les uns sur les autres pendant un temps plus ou moins long, un quart d'heure, une demi-heure et plus, suivant les cas. Puis la crise se termine, les bâillements cessent pour revenir ultérieurement sous la même forme paroxystique.
 
Il est bien rare que la crise de bâillements soit absolument pure de tout mélange des phénomènes ordinairement observés lors de la grande attaque. On sait, en effet, M. Charcot l'a montré, qu'un observateur attentif retrouve presque toujours dans les crises convulsives limitées, chorée rythmée, toux, dyspnée hystérique, des vestiges des quatre périodes classiques.
Outre les phénomènes prémonitoires de l'aura, qui sont communs, il est fréquent d'observer, au début de cette attaque, des contractures des membres supérieurs ou inférieurs, contractures qui, de toniques, ne tardent pas à devenir cloniques. Enfin, lorsque la crise se termine, le regard devient fixe, la physionomie reflète des sentiments représentatifs des attitudes passionnelles. La prédominance des bâillements fixe seule la forme de l'attaque.
 
Parfois, l'attaque de bâillements se termine par une véritable attaque convulsive ordinaire, les bâillements représentant alors la phase tonique du paroxysme; dans d'autres circonstances, on voit alterner, sans se confondre, les attaques convulsives proprement dites et les attaques de bâillements, comme dans le cas de Cousserant et dans un de ceux qui nous sont personnels (obs. III).
 
Le diagnostic différentiel des bâillements ne nous arrêtera pas longtemps; presque toujours il existe concuremment des stigmates qui, en dehors des bâillements eux-mêmes, ne permettront pas à l'observateur de s'égarer. Mais enfin, on peut supposer que ce soit là une manifestation monosymptomatique de l'hystérie. Dans ce cas, l'embarras peut-être grand. Lorsque les bâillements ne sont pas groupés sous forme d'attaques, le rythme et la cadence sont des éléments différentiels de premier ordre qui ne paraissent pas exister dans les bâillements épileptiques, lesquels, en outre, ne revêtiraient pas la forme paroxystique (Féré).
 
Dans la forme paroxystique, on peut faire intervenir un élément d'appréciation qui permettrait, s'il était nécessaire, d'établir un diagnostic certain aves les accès de bâllements épileptiques, qui, nous l'avons dit, n'ont pas encore été observés sous cet aspect. Ce criterium est tiré de l'analyse des urines.
 
En effet, les recherches que nous avons faites avec M. Gilles de la Tourette et Cathelineau, La nutrition dans l'hystérie, op. cit., p 42.) dans un cas de bâillements hystériques nous ont montré que, de même que l'attaque convulsive, l'attaque des bâillements se jugeait, par l'abaissement du taux du résidu fixe, de l'urée, des phosphates, avec inversion de la formule de ces derniers.
 
Il suffit, pour s'en convaincre, de considérer le tableau ci-dessous (tabl. XXII) :
Il est à noter que les bâillements qui surviennent sans se grouper sous forme d'attaques n'influencent pas les phénomènes nutritifs. Il faut, pour les bâillements comme pour les autres manifestations hystériques, qu'il y ait crise pour que les modifications se produisent. Nous insistons sur ces données chimiques; car, si le doute pouvait exister entre les attaques de bâillements hystériques et les bâillements épileptiques, l'analyse des urines trancherait vite la question, étant donné, comme nous l'avons dit, que l'accès d'épilepsie, à l'inverse de l'attaque d'hystérie, augmente considérablement le taux du résidu fixe et particulièrement de l'urée sans inversion de la formule des phosphates.
 
 
La maladie de Gilles de la Tourette
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Contribution à l'étude des bâillements hystériques Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière1890
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