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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 
 
 
Nous ne comprenons que difficilement ce qui se passe sur la terre, & nous ne discernons qu'avec peine ce qui se passe devant nos yeux.
 
La sagesse
chapitre IX V16
 
 
 
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mise à jour du
 13 janvier 2005
Didot ed
1777
Robert Whytt
1714 - 1766
Observations on the Nature, Causes and Cure of Those Disorders Which Have Been Commonly Called Nervous, Hypochondriac or Hysteric, (1767)
traduction en français de 1777

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whytt
 
Les vapeurs et maladies nerveuses hypocondriaques ou hystériques
reconnues & traitées dans les deux sexes.
 
Tome I p11-16
Les nerfs sont de petits cordons qui prennent leur origine du cerveau & de la moëlle épinière, & qui se distribuent à toutes les parties du corps. Ils ne paroissent être que les prolongements de la substance médullaire des parties dont ils viennent, & leur force, ainsi que leur fermeté, sont dues aux membranes ou tuniques, ainsi qu'au tissu cellulaire qui les enveloppent.
 
Les nerfs qui ont le plus de grosseur, sont évidemment composés de plusieurs nerfs plus petits, qui conservent une direction parallèle entr'eux. On observe même, en examinant avec attention, que ces petits nerfs sont entièrement distincts depuis le point de leur origine jusqu'à celui où ils se terminent, sans qu'il y ait entre leurs ramifications ou branches aucune espèce de communication semblable à l'une de celles que l'on remarque partout dans le système des artères & et des veines.
 
Les plus petits filets de nerfs dont on puisse reconnoïtre la trace par la dissection, sont encore composés de filaments nerveaux plus petits; de manière que nous ne pouvons nous former l'idée de la finesse d'un filet nerveux élémentaire.
 
Quoiqu'il semble probable que ces nerfs, qui sont une continuation ou les prolongements de la substance médullaire du cerveau & de la moëlle épinière en apportant un fluide, néanmoins la petitesse extrême de leurs canaux, & la substance du fluide qui y coule, ne nous permet de nous en assurer; & elles sont tellement hors de la portée de la meilleure vue, aidée des plus excellents instruments propres à en augmenter la force, que nous ignorons absolument la nature & les propriétés de ce fluide des nerfs.
 
Nous ne savons point avec certitude si le fluide nerveux a seulement pour usage de nourrir & d'entretenir les nerfs, ou s'iln'est pas le medium l'instrument par le moyen duquel les nerfs exécutent toutes leurs fonctions.
 
Les nerfs communiquent le sentiment & la faculté à tout le corps. Puisqu'il n'est pas nécessaire que l'opium entre dans les vaisseaux sanguins & soit mêlé immédiatement avec le sang, & qu'il suffit que cette substance soit appliquée aux diverses parties du corps, pour diminuer ou détruire la faculté qu'elles ont de sentir & de se mouvoir, phénomène que l'opium opère seulement en agissant sur les extrémités des nerfs auxquels on l'applique, il s'ensuit que les nerfs sont les instruments de la sensation, & nécessaires pour que le mouvement s'opère.
 
Tome I p 23-25
Les différentes parties de notre corps reçoivent des nerfs, non seulement la faculté de sentir & celle de se mouvoir, mais encore une sympathie très déterminée, qui est ou générale, & s'étendant à tout le système de l'économie animale, ou particulière, c'est à dire s'exerçant entre certaines parties principalement.
 
Chacune des parties sensibles a une sympathie avec tout le corps: elle sera suffisamment démontrée par les faits suivants. L'eau froide, versée sur une partie du corps qui est chaude, produit une contraction ou un resserrement subit de tous les vaisseaux & des pores de la peau; & ce moyen réussit assez fréquemment pour arrêter de petites hémorragies.
 
Les émanations de certaines substances agissant sur les organes de l'odorat lorsqu'on flaire, donnent dès le même instant, une nouvelle force vitale, & de la vigueur à tout le corps. Il est aussi des émanations qui affectent tellement quelques femmes délicates & très-sensibles, qu'elles les font tomber en syncope, & leur donnent des convulsions.
 
On peut exciter diverses passions en employant différents airs de musique; d'autres airs peuvent les calmer: on prétend que l'on quelquefois guéri des maladies avec la musique seule.
 
Des histoires tragiques, ou la vue d'un combat, sont quelquesfois une telle impression sur des personnes délicates & sensibles qu'elles tombent en syncope, & ont des convulsions.
 
Lorsque le cerveau est blessé, enflammé, en suppuration, ou qu'il a un autre mal quelconque, pourlors presque chaque partie du corps éprouve quelque accident; & souvent, on voit s'en suivre des vomissements, des tremblements, des convulsions, la paralysie, &c.
 
Tome I p 32-34 Les yeux
Lorsqu'il y a inflammation, cataracte, ou goutte sereine à un oeil, il arrive souvent que l'autre oeil est bientôt après attaqué par le même mal.
 
Le resserrement de la prunelle ne s'opère pas parce que la lumière agit sur l'iris en l'irritant, mais seulement par la sympathie qui se trouve entre cette mebrane & la rétine. Il y a une telle sympathie entre les deux prunelles, que, même dans les cas de goutte-sereine, on remarque que la prunelle de l'oeil malade suit les mouvements de celle qui est saine.
 
Nous fermons nos deux paupières, soit que nous le voulions, soit que nous ne le voulions pas, toutes les fois que quelque chose menace d'offenser un de nos yeux.
 
Une lumière éclatante qui frappe subitement nos yeux, occasionne quelquesfois l'aveuglement. Hippocrate a remarqué que la vue inattendue d'un serpent rend le visage pâle.
 
Lorsque qu'un personne qui a faim voit un aliment qu'elle aime, elle a une excrétion de salive plus abondaate qu'elle n'était avant d'avoir vu cet objet.
 
Le bâillement & le vomissement se font souvent par cela seul qu'on voit ou qu'on entend quelqu'un bâiller ou vomir.
 
Tome I page 120
Mais, en supposant même que nous n'eussions pas expliqué la cause de beaucoup de sympathies extraordinaires & anormales, ni même présenté des conjectures probables sur cette manière, ne peut-on pas dire que la même infortune nous arrive chaque jour, dans les recherches que nous faisons pour découvrir les opérations les plus cachées de la nature ? Nous trouvons partout & même dans l'examen des choses inanimées, des difficultées insolubles, des obstacles insurmontables.
 
Qu'y a-t-il donc d'étonnant que, dans le corps humain, cette machine si curieuse, si composée, si artificiellement & délicatement construite, il s'éxécute beaucoup d'opérations que nous ne puissions pas expliquer ? Plus nous pousserons loin nos recherches, plus nous étudierons la nature, plus aussi nous aurons lieu d'être convaincus de notre ignorance, & plus nous reconnoîtrons combien il y a peu de proportion entre ce que nous savons & ce qui nous reste à connoître des ouvrages du Créateur !
 
Tome I page 122
Les nerfs sont sujets, ainsi que toutes les autres parties du corps, à diverses maladies qui ont pour cause, soit un vice de leurs tuniques & de leur substance médullaire, soit un vice dans le cerveau & dan la moell épinière dont tous les nerfs tirent leur origine.
 
Tome I page 136
Dans cet ouvrage sur les maladies nerveuses, je traiterai principalment de celles de ces maladies qui ont en grande partie l'effet de la constitution foible, délicate, & extaordinaire des nerfs; & je regarde comme étant dans cette classe, la plûpart de ces symptômes que les médecins ont communément distingués par les noms de symptômes venteux, spasmodiques, hypochondriaques, hystériques, vaporeux.
 
Tome I page 140-143
Des ceux qui se font sentir subitement dans tout le corps ou qui le parcourent; des frissonements; un sentiment de froid dans certaines parties sur lequelles il semble qu'on verse de l'eau; d'autres fois, un feu extraordinaire;
Des douleurs qui parcourent les bras et les autres membres; une douelur incommode au dos & entre les épaules;
....
Des crampes ou mouvements convulsifs des muscles, ou seulement de quelques unes de leurs fibres;
Des trésaillements subits des bras & des jambes;
Des mouvements involontaires, presque continuels, des mucles du cou & de la tête, ou des bras & des jambes.
 
Une convulsion générale qui attaque en même temps l'estomac, les intestins,la gorge, les jambes, les bras & presque tous les membres du corpps: le malade est agité, lors de cet accident, comme s'il était dans un violent accès d'épilepsie;
des syncopes qui durent longtemps, ou plusieurs syncopes qui se succèdent après de courts intervalles; 
 
Des palpitations de coeur; Le pouls très changeant, le plus souvent naturel, quelquefois extraordinairement lent, & , d'autres fois prompt ou fréquent, plus souvent petit que plein, &, dans certains cas, irrégulier ou intermittent;
Une toux sèche avec de la difficulté à respirer, ou bien une convulsion ou un resserement des bronches: accident qui revient quelquefois périodiquement;
 
Le bâillement, le hoquet; les soupirs fréquents; un sentiment de suffocation ou d'étranglement qui semble causé par une boule ou un corps fort gros engagé dans la gorge;
Des cris & des ris convulsifs qui prennent par accès.....
 
 
tome II p 168 les principaux remèdes que je conseille d'employer, comme palliatifs, dans les maux de nerfs, sont souvent ceux que je vais indiquer, avec la manière d'en faire usage.
 
Je mets dans la première classe de ces pallaitifs les médicaments qui, pendant le temps qui l'opèrent, affoiblissent la faculté de sentir propre aux nerfs, & par conséquent diminuent ces douleurs, ces mouvements irréguliers, ces spasmes qui sont occasionnés par une irritation extraordinaire. L'opium mérite le premier rang dans cette classe de remèdes.
 
Quand une quantité suffisante de cette subtance est apliquée aux nerfs d'une partie douée de sentiment, non seulement elle diminue leur faculté de sentir, mais elle affoiblit aussi, au moyen de la symapthie, celle de tout le genre nerveux. Par cette propriété, l'opium procure souvent un soulagement subit dans beaucoup de maux nerveux & hystériques, même violents. Il est d'un très grande utilité pour mettre fin aux spasmes, aussi bien que pour faire cesser les mouvements convulsifs des muscles, & les douleurs qui ne sont pas accompagnées d'inflammations.
 
On le donne avec succès contre le foiblesse, la lassitude & le bâillement occasionnés par les règles trop abondantes, ainsi que les coliques venteuses,& quelquesfois dans l'asthme propremement spasmodique, lorsqu'il n'y a ni obstruction dans les poumons, ni de phlegmes ou pituite qui y causent l'oppression.
 
J'ai souvent été témoin que l'opium pris en se mettant au lit, & à la dose d'un grain ou d'un grain et demi, avec un peu d'affa-foetida, diminue cette insomnie, ces bouffées de chaleur, & plusieurs autres symptômes incommodes que la plûpart des personnes vaporeuses, hypochondriaques & hystériques sont sujettes à ressentir.....................................
 
 
 
Robert Whytt (1714-1766) was born in Edinburgh, the son of an advocate. His father died before his birth and his mother when he was just six years old. He studied in St Andrews, Edinburgh, Paris and Leyden and began to practice as a doctor in 1738.
 
Whytt's important work concerned unconscious reflexes, in which he was an early believer, tubercular meningitis, and the treatment of urinary bladder stones. With respect to bladder stones, the conclusion of his experiments - that limewater and soap was an effective remedy to the ailment - was ultimately false (though the treatment continued to be used until the late nineteenth century), but led indirectly to the discovery of carbon dioxide by Joseph Black in 1754.
 
His studies of reflexology and tubercular meningitis were to have a greater impact on the science of medicine. Whytt was the first to ascribe a reflex - Whytt's reflex, a dilation of the pupil brought on by pressure on the optic thalamus - to a specific part of the body. He also demonstrated that the spinal cord, rather than the brain, could be the source of involuntary action. His description of "dropsy of the brain" (tubercular meningitis) was the first methodical and accurate definition of the disease, and it would have been impossible to define to a more accurate extent with the instruments available in at that time.
 
Robert Whytt was physician to King George III in Scotland from 1761.
 
Notable Publications:
 
Essay on the Vital and Other Involuntary Motions of Animals, (1751)
An Essay on the Virtue of Lime-Water in the Cure of the Stone, (1752)
Physiological Essays, (1755)
Review of the Controversy Concerning the Sensibility and Moving Power of the Parts of Men and Other Animals, (1761)
Observations on the Nature, Causes and Cure of Those Disorders Which Have Been Commonly Called Nervous, Hypochondriac or Hysteric, (1767)
Observations on Dropsy of the Brain, ( 1768)
 
Nouveau traité du rhumatisme et des vapeurs Dumounlin M 1703
Dissertation sur les vapeurs et les pertes de sang. Hunauld P 1756
Traité des affections vaporeuses des deux sexes P Pomme 1757
Traité des affections vaporeuses du sexe J Raulin 1758
De la santé des gens de lettres Tissot S 1769
Nouveau Traité des Vapeurs ou Traité des maladies des nerfs Pressavin JB 1770
La philosophie des vapeurs Paumerelle Cl 1774
Traité des maladies nerveuses hypochondriaques et hystériques Robert Whytt 1777
De l'influence des affections de l'âme dans les maladies nerveuses des femmes Chauvot de Beauchêne EP 1781