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Biographies de neurologues
 
Nouvelle Iconographie de La Salpêtrière
 
 L'histoire des neurosciences à La Pitié et à La Salpêtrière J Poirier
The history of neurosciences at La Pitié and La Salpêtrière J Poirier 
 

mise à jour du
23 septembre 2015
1854
biographie en français
Traité de l'épilepsie
Louis Delasiauve
Garennes (Eure) 14 octobre 1804
Paris 5 juin 1893

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 Les biographies de neurologues
 
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Louis Delasiauve (1804-1893), an alienist at the dawn of epileptology and pediatric psychiatry
Walusinski O.
Revue neurologique 2018;174(3):106-114 (en français)
 
page 42 -46
 
Les signes prodromiques consistent, suivant Mr Valleix, dans des sensations les plus variées. Plusieurs contemporains même ont presque nié l'aura. Contrairement à l'opinion d'Esquirol et de J. Copland, disent MM Fleury et Monneret, on a vainement cherché ce phénomène, que MM Bouchet et Casauvieilh, à leur tour n'avoir jamais remarqué. M Brierre de Boismont déclare, enfin, avec Georget que l'épileptique est rarement averti de ses accès.
 
Cette opinion ne rejette pas seulement l'aura dont M Herpin a produit des faits directs, et dont nous constatons nous-même plusieurs exemples; elle répudie encore les signes prodromiques, et nous paraît dès lors trop absolue. La statistique lui donne d'ailleurs un démenti concluant: treize des malades de Herpin étaient avertis par des sensations variées et près de la moitié des nôtres, comme ceux consignés dans M Beau, subissaient les mêmes impressions.
 
Plusieurs problèmes se relient à la question des prodrômes. Ces signes appartiennent à une double catégorie: les uns éloignés, les autres rapprochés des accès. On peut les comprarer, non sans exactitude, aux phénomènes précurseurs de l'orage. La pesanteur de l'atmosphère, une température suffocante et l'agitation des nuées en sont la menace; elles le font craindre. Les lueurs, qui sillonnent le ciel, et les grondements électriques annoncent qu'il est près d'éclater. Ces deux gradadtions de symptômes se retrouvent dans les manifestations préparatoires de l'épilepsie. Il y a, dans la première, transformation pronostique; dans la seconde, annonce d'une réalisation immédiate.
 
La démarcation, il est vrai, est plus facile à tracer théoriqument, qu'en réalité. Quoi qu'il en soit, pour ne pas les confondre, nous donnerons aux premiers le nom de signes avant-coureurs, et aux seconds celui de signes immédiats.
 
Presque toujours, c'est dans les accès espacés qu'apparaissent les signes avant-coureurs: certains épileptiques ressentent en eux, plusieurs heures, souvent même plusieurs jours à l'avance, des troubles légers, des inquiétudes nerveuses, des changements fugitifs qu'ils sont exposés à méconnaître d'abord, mais bientôt l'expérience leur révèle la vraie siginification: ils préssentent que l'attaque est prochaine, et très rarement ils s'abusent.
 
Ces prodromes sont fort capricieux dans leur manifestations. Des douleurs plus ou moins vives à la tête, des vertiges, des éblouissements de la pesanteur dans les idées, des bâillements réitérés, une tendance au sommeil; parfois de l'exaltation, de la tristesse ou de l'irritation, des visions bizarres, de la divagation, de la loquacité, du mutisme, de l'impatience, de la colère; tels sont les phénomènes multipliés, incohérents et les plus oridnaires par lesquels ils se produisent. Les autres fonctions peuvent se trouver elles-mêmes plus ou moins troublées: i y a fréquemment perte d'appétit, dégoûts pour les aliments, nausées, vomissements. L'accès semble, pour quelques-uns, la crise d'une sorte d'intermittence fébrile; d'autres éprouvent des douleurs érratiques, des convulsions, des secousses nerveuses, des uffocations, des palpitations, des syncopes, des défaillances. les nuits sont agitées de rêves pénibles, et privées de sommeil. Le visage s'empourpre d'une forte teinte rouge, ou s edécolore sensiblement. Les urines ont la pâleur de celles des hystériques; d'épuisantes pollutions surviennent; le dos a des roideurs inaccoutumées. Il serait, du reste, fort difficile et sans grand intérêt de faire connaître les variétés infinies de ces accidents précurseurs, qui peuvent affecter tous les organes, sans se localiser dans aucun. Le malade sent un mystérieux travail se faire en lui: il comprend que la nature prépare quelque chose, bien qu'il n'existe point de lien immédiatement saisissable entre ce trouble morbide et la déclaration de l'accès.
 
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 Buste de Delasiauve au cimetière de Garennes

Louis (Jean François) DELASIAUVE
Garennes (Eure) 14 octobre 1804 / Paris 5 juin 1893
 
Fils de modestes commerçants à Ivry la Bataille, Delasiauve étudie la médecine à Paris et soutient sa thèse en 1830. Il débute sa carrière comme médecin de famille dans cette petite ville. Revenu à Paris en 1839, il entre à la rédaction de journaux médicaux La Revue Médicale et L'Expérience dans lesquels il publie des observations qu'il a recueillies au cours de sa pratique initiale. Il est reçu en 1843 au concours de médecin adjoint à l'hospice de Bicêtre, devenant l'adjoint de François Leuret (1796-1851). A la mort de celui-ci, il est nommé à la tête du service des épiletiques et des enfants arriérés.
 
L'expérience qu'il en acquiert est à la la matière de ses plus célèbres écrits, Traité de l'Epilepsie en 1854 et Des Prnicipes qui doivent présider à l'Education des Idiots en 1859. Il est nommé à la Salpêtrière en 1864 pour s'occuper des épileptiques et des idiots adultes. L'administration de La Salpêtrière décide en 1869 de démolir le bâtiment insalubre où il exerce (c'est à ce moment là que Charcot va recueillir dans son service des épileptiques et des hystériques). Delasiauve reste pendant deux ans sans service attitré avant de succéder à Jules Baillarger (1809-1890) où il prend en charge des épileptiques et des petites filles idiotes. Formé par Félix Voisin (1794-1872) et Jean-Pierre Falret dit Falret père (1794-1870), Delasiauve est un des fondateurs de la Société Médico-Pyschologique (et ses Annales), de la Sociéte d'Anthroplogie en 1859. Il a écrit dans de nombreux journaux médicaux et à fonder également Le Journal de Médecine Mentale dont il abandonne la direction au cours de la guerre franco-prussienne. A la suite, ses articles paraissent dans Les Archives de Neurologie de Charcot.
 
Ses idées républicaines en firent un opposant déterminé à L'Empire. A côté de ses écrits politiques, il s'engage pour l'enseignement laïque publique, l'amélioration des études de médecine. Son fidèle éleve Désiré-Magloire Bourneville (1840-1909) rapporte qu'Alexandre Axenfeld (1825-1876) disait de Delasiauve : "des tous les médecins contemporains, celui qui écrit le mieux, c'est Delasiauve".
 
 
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Louis Delasiauve (1804-1893) arrived at the following classification:
 
"1. Essential or idiopathic epilepsy, manifesting itself merely in functional deviations, without lesion, corresponding to simple nervous afflictions and, in a word, constituting a veritable neurosis.
 
2. Symptomatic epilepsy, belonging to a more or less appreciable cerebral lesion, the convulsive spasm being here the symptom and not the disease.
 
3. Finally a third epilepsy, called sympathetic, produced by the irradiation of abnormal impressions which can have their seat in all parts of the body except the brain or its appendages."
 
In this scheme, symptomatic and sympathetic epilepsy were considered on a par with idiopathic epilepsy, all three forms constituting "epilepsy."
 
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Owsei Temkin was professor of the history of medicine at Johns Hopkins University and former director of the Johns Hopkins Institute of the History of Medicine
The falling sickness:
a history of epilepsy from the greeks to the beginnings of modern neurology
The Johns Hopkins press, Baltimore 1945-1971
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Owsei Temkin (1902-2002)
 
Owsei Temkin presents the history of epilepsy in Western civilization from ancient times to the beginnings of modern neurology. First published in 1945 and thoroughly revised in 1971, this classic work by one of the history of medicine's most eminent scholars now returns to print in a new softcover edition.
 
"A JAMA reviewer hailed the 1945 first edition of The Falling Sickness as a reference work with 'no historical rival' which 'occupies a seperate shelf in the reviewer's Library of Fame.' A revised second edition, published in 1971, increased the bibliography from a hefty 706 references to a weighty 1120. The number of footnotes, many in French, Latin, or Greek, multiplied from 1721 to 2073! The review of the second edition deemed Tempkin's intensely researched and well-organized historical work 'magnificient'.